À Paris, Fillon entonne l'air de la vertu budgétaire

Ne pas asphyxier la reprise en cours tout en donnant un signal clair aux marchés et à Bruxelles de la volonté française de redresser ses finances publiques. Ce sont les termes de l'équation budgétaire que doit résoudre le gouvernement à l'occasion de l'élaboration du budget pour 2011. Un marathon - qui s'il a bien évidemment commencé dans les services depuis des semaines - a vu son coup d'envoi être officielement donné jeudi par François Fillon. Le Premier ministre a présidé un séminaire gouvernemental sur la préparation du budget 2011-2013 au cours duquel il a rappelé à ses ministres l'importance de cet exercice dans un contexte où la crise grecque oblige la France à « assurer la crédibilité de notre stratégie de redressement des comptes publics » avec comme cap le retour du déficit public à 3 % du PIB en 2013. Une prévision à laquelle Bruxelles peine à croire, puisque la commission prévoit un déficit pour 2011 supérieur de 1,4 point à celui affiché par Paris (6 % du PIB).lettre de cadrageFrançois Fillon transmettra dans les prochains jours une lettre de cadrage à chacun de ses ministres. D'ores et déjà, il a confirmé la poursuite du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite (soit près de 34.000 suppressions de postes en 2011). Pour les 3 années à venir, François Fillon souligne que « les dépenses de l'Etat, hors charges d'intérêt de la dette et hors dépenses de pensions, seront gelées en valeur ». En apparence, cette norme semble plus rigoureuse que celle respectée ces dernières années, le fameux « zéro volume » qui signifiait que les dépenses de l'Etat ne devaient pas augmenter plus vite que l'inflation. Cependant, sachant que l'augmentation de la charge de le dette et celles des pensions absorbaient les marges de manoeuvres générées par l'inflation, il s'agit en fait de la reconduction de la même norme présentée différemment. Le gouvernement va s'attaquer à ses dépenses de fonctionnement - une baisse de 5% est attendue en 2011 -, et surtout, deux sujets sensibles seront traités : les dépenses d'intervention, regroupant essentiellement des aides économiques, des aides à l'emploi et des aides sociales, seront soumises à « un réexamen » et les niches fiscales et sociales seront réduites avec un programme de 5 milliards d'économies sur deux ans. Bercy se livre actuellement à un audit de ces niches pour déterminer « le bouquet » de celles qui devront être réduites ou supprimées. Anne Eveno
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