L'éditorial de Jean-Baptiste Jacquin

La politique est malheureusement riche en renoncements. Et même en reniements. Nicolas Sarkozy, qui croyait pouvoir réconcilier les Français avec leurs dirigeants en imposant une nouvelle responsabilité politique, n'échappe pas à cet adage. Mais il faut savoir parfois se renier plutôt que de s'enferrer dans une voie sans issue. Et dans ce cas, le reniement n'est pas un renoncement. Ah ! il est sûr que le président de la République ne doit pas être très fier de faire machine arrière sur son projet, puisque c'était le sien et celui de personne d'autre, de supprimer la publicité sur les chaînes de la télévision publique. Une idée séduisante jaillie d'un discours élyséen un soir de janvier 2008, à l'insu des ministres concernés. Une idée aux trois quarts mise en oeuvre depuis dix-sept mois avec la suppression de la publicité après 20 heures sur France 2, France 3 et leurs petites soeurs de France Télévisions. Restait à supprimer la pub en journée. Mais le financement du premier volet n'est pas stabilisé, Bruxelles étant plus que réservé sur la taxe télécoms inventée à cet effet. Surtout, ce n'est plus vraiment le moment, alors que la disette budgétaire est annoncée, de renoncer aux recettes des spots TV de journée, pour aller alourdir les dépenses de l'État. Le reniement de Nicolas Sarkozy est donc sage. Et tant pis pour l'esthétique de la réforme. Même s'il deviendra difficile d'expliquer pourquoi la finale de Roland-Garros dimanche pouvait être sertie de pubs sur le service public alors que le même événement sportif en soirée en serait privé. Le meilleur moyen de ne pas se renier ici aurait sans doute été tout simplement de préparer cette réforme. [email protected]
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