La progression du diabète profite au laboratoire danois Novo Nordisk

À l'heure où les labos pharmaceutiques s'inquiètent de la menace des génériques, le danois Novo Nordisk se veut serein. « Nos prochains brevets à tomber dans le domaine public seront les insulines Novomix et Novorapid, en 2014 », a expliqué Mads Krogsgaard Thomsen, vice-président en charge de la recherche et développement (R&D), lors d'un voyage à l'invitation du groupe. Novo est numéro un mondial du marché de l'insuline, utilisée pour traiter le diabète dans les cas les plus graves (environ un sur cinq). D'ici ces échéances, il compte profiter de la croissance de ses médicaments plus récents, le Levemir (700 millions d'euros de ventes en 2009) et son tout nouvel antidiabétique Victoza, lancé en février aux États-Unis et en avril en France. « Victoza dépassera le milliard de dollars de ventes dans les cinq prochaines années », assure Mads Krogsgaard. Après une hausse de 12 % l'an dernier, à 6,7 milliards d'euros, les dirigeants visent une croissance du chiffre d'affaires à deux chiffres à taux de change constant en 2010. Le résultat opérationnel avant impôts doit grimper de 15 %.Novo, qui tire les trois quarts de ses revenus de l'insuline, vend aussi des produits contre l'hémophilie et des hormones de croissance. « Mais 80 % de notre croissance viendra du diabète », prévoit Mads Krogsgaard. Les traitements ont beau être de plus en plus performants, la maladie progresse de façon alarmante (lire ci-contre). Les industriels l'ont bien compris, qui redoublent d'efforts sur ce marché. Ipsen, associé à Roche, mais aussi l'allemand Boehringer Ingelheim et le français Sanofi, numéro deux du marché, planchent sur des traitements de dernière génération. Le Victoza va rivaliser avec le Lantus de Sanofi mais surtout le Byetta de l'américain Lilly, qui nécessite deux injections par jour contre une pour le produit de Novo. Et le danois ne compte pas s'arrêter là. Se targuant de la perte de poids induite par Victoza, il a lancé une étude de phase III dans l'obésité. Il teste aussi le produit contre les maladies cardiovasculaires. Les résultats ne sont pas attendus avant trois à cinq ans, mais ils pourraient faire de Victoza un « super-blockbuster ». S'il ne subit pas les déboires de l'Acomplia de Sanofi...deux cotationsDe telles perspectives ont de quoi attiser la convoitise des géants de la pharmacie. Mais Novo Nordisk, coté à Copenhague et à Londres, est contrôlé par une fondation qui détient deux tiers des droits de vote. De quoi empêcher toute prise de contrôle hostile. « Ce n'est que si notre croissance se tarissait sur plusieurs années que la fondation envisagerait de se retirer », assure Mads Krogsgaard.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.