BP indemnisera toutes les victimes de la marée noire

Tony Hayward n'a pas eu Barack Obama au téléphone. Mais le numéro un du groupe britannique pétrolier BP a parfaitement entendu sa colère. Au lendemain de la troisième visite du président américain sur les côtes de la Louisiane, polluées par la marée noire d'un puits BP au large du Golfe du Mexique, le directeur général de la compagnie pétrolière s'est engagé à tout remettre en état. « Nous allons stopper la fuite. Nous allons nettoyer. Nous réparerons tous les dommages environnementaux. Et nous allons remettre les côtes du Golfe du Mexique dans l'état où elles étaient avant l'accident », a-t-il affirmé dimanche lors d'une interview à la chaîne BBC, depuis Londres. Quelques heures plus tôt, par la voix de son vice-président chargé des ressources, la compagnie s'était engagée à indemniser les plaintes légitimes de tous ceux qui ont subi « des préjudices et des dégâts ». « Nous effectuerons ces paiements le temps qu'il faudra », a assuré Darryl Willis. La direction de BP répond ainsi à Barack Obama. Depuis Grande Isle, en Louisiane, le président américain a laissé transparaître sa colère alors que l'opinion américaine critique sa gestion de la crise et que la presse fustige les dirigeants de BP et les 50 millions d'euros investis dans sa campagne de communication à la télévision. « Il y a des informations selon lesquelles BP va verser 10,5 milliards de dollars de dividendes. Cela ne me pose pas de problèmes que BP respecte ses obligations légales [envers ses actionnaires], mais je veux qu'elle sache qu'elle a aussi des obligations morales et légales, ici, dans le Golfe », a fait valoir Barack Obama. Capable d'assumerCredit Suisse estime que l'ardoise de la catastrophe pourrait s'élever à 37 milliards de dollars pour BP. La compagnie pourra-t-elle s'en remettre ? Tony Hayward assure que oui. « BP est une compagnie très solide. Ses activités se portent très bien. Elle génère beaucoup de cash-flow », a rappelé Tony Hayward. Et la grande majorité des analystes jugent BP tout à fait capable d'assumer distribution de dividendes en 2010 (une décision que le conseil d'administration de BP doit prendre en juillet), et dommages et intérêts aux victimes de la marée noire. Le groupe a déjà procédé à une première provision, d'un milliard de dollars. Elle sera passée dans les comptes du deuxième trimestre 2010. BP dit aussi garder l'espoir de récolter très vite 90 % du flux de pétrôle qui, depuis près de 50 jours, s'écoule du forage par 1,5 km de fond. La pose d'un entonnoir jeudi permet de récupérer 10.500 barils par jour, selon Tony Hayward, contre 6.000 auparavant. « La route est encore longue avant que BP récupère la totalité du brut qui s'écoule », a cependant jugé dimanche l'amiral Thad Allen, commandant des garde-côtes américains.Juliette Garnier, avec agencesLire aussi : « Les dessous de la marée noire », « La Tribune » numérique du samedi, sur latribune.f
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