Emirates prêt à gonfler ses achats d'A380

Emirates ne relâche pas la pression dans sa course au leadership mondial. La compagnie aérienne de Dubai, déjà en possession de près de 150 gros-porteurs et autant en commandes, négocie avec Airbus l'achat d'une dizaine d'A380 supplémentaires. Evalué à 3,2 milliards de dollars, au prix catalogue, le contrat n'était pas encore finalisé ce dimanche  : les deux parties travaillaient toujours pour l'annoncer, mardi, lors de l'ouverture du salon aéronautique de Berlin. C'est évidemment une bonne nouvelle pour Airbus. Cette commande intervient alors que, enfin, ses dérapages industriels sont en passe d'être résolus, avec une industrialisation du programme envisagée au deuxième semestre. La direction vise une vingtaine de livraisons cette année, soit deux fois plus que l'an dernier. Surtout, cette commande d'A380 - la première depuis un an - fera grossir le carnet de commandes du géant des airs, dont, dix ans après le lancement du programme, les ventes s'élèvent à seulement 202 exemplaires. Néanmoins, l'avion-vedette peine toujours à trouver preneur. Tisser un réseau mondialDéjà premier client du superjumbo avec 58 exemplaires commandés, la compagnie de Dubai représenterait, avec ce nouveau contrat, pas moins d'un tiers de tous les A380 vendus. De quoi conforter son projet de tisser un réseau mondial et d'appliquer sa stratégie : transporter n'importe quel passager vers n'importe quel point du globe avec une escale maximum, à Dubai. La valeur du carnet de commandes d'Emirates en cours dépasse les 50 milliards de dollars (une cinquantaine d'A380, 21 Boeing 777, 5 B747, 70 A350, assortie de 50 en options). Des chiffres qui donnent le tournis. Emirates prend livraison d'un gros porteur par mois, en moyenne. Quinze ont intégré sa flotte au cours de l'exercice 2009-2010, quatre A380 et onze Boeing 777. Et, pendant la crise, elle a maintenu sa croissance, contrairement à ses concurrents, et gagné des parts de marché... tout en améliorant sa rentabilité. Ces bénéfices ont quadruplé, à 964 millions de dollars. Fabrice Gliszczynsk
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