Christian Wulff, candidat à la présidence de l'Allemagne

Le prochain président de la République fédérale d'Allemagne pourrait bien s'appeler Christian Wulff. Quatre jours après la démission surprise de Horst Köhler (lire « La Tribune » du 1er juin), l'actuel ministre président de Basse-Saxe, le Land de Hanovre, a été choisi comme candidat par les deux partis de la coalition au pouvoir à Berlin. Cette dernière dispose théoriquement d'une majorité confortable à l'Assemblée fédérale, le corps chargé d'élire le président fédéral et qui regroupe les députés au Bundestag et les représentants des parlements régionaux. La nomination de Christian Wulff est un choix de compromis pour une majorité qui est en net recul dans les enquêtes d'opinion. Cet homme de 50 ans, qui dirige la Basse-Saxe depuis 2003, un ancien bastion de Gerhard Schröder qu'il avait gagné contre l'actuel patron du SPD, Sigmar Gabriel, est un poids lourd de la CDU, dont il est du reste vice-président. Mais il est jugé assez terne. C'est un homme de compromis entre la fraction la plus conservatrice de son parti et la plus centriste. En réalité, l'émergence de Christian Wulff montre une nouvelle fois que la position d'Angela Merkel est affaiblie au sein de la coalition. La rumeur donnait en effet, jusqu'à jeudi, la faveur à Ursula von der Leyen, la ministre du Travail, qui avait l'étiquette de candidate de la chancelière. Mais les positions de celle qui fut ministre de la Famille de 2005 à 2009 en termes de politique familiale n'ont jamais été acceptées à la droite de la CDU et il semble qu'Angela Merkel n'ait pas voulu tenter de passer en force. D'autant que le choix d'Ursula von der Leyen l'aurait contrainte à un remaniement ministériel, exercice à haut risque en ce moment pour elle. Un test pour MerkelReste à attendre l'élection elle-même, qui aura lieu avant la fin du mois. En face, l'opposition verte et sociale-démocrate présente un candidat crédible : le dissident de l'ex-RDA Joachim Gauck, défenseur respecté des droits de l'homme, avec lequel elle espère convaincre quelques membres de la majorité. Du coup, même si le rôle constitutionnel du président fédéral est très réduit (il promulgue les lois et nomme le chancelier), son élection et le score de Christian Wulff sera pour Angela Merkel une mesure de la discipline au sein de son propre camp. Romaric Godin, à Francfort
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.