Le G20 enterre la taxe bancaire internationale

Ce devait être une des mesures phares inspirées par les leçons de la plus grave crise financière depuis 1929. Las, le projet de taxe bancaire internationale, fortement soutenu par la France, l'Allemagne et les Etats-Unis, a été enterré lors du sommet du G20 qui se tenait ce week-end dans la ville portuaire de Pusan, en Corée du Sud. Le communiqué final en renvoie l'appréciation à chaque pays, masquant mal combien les vingt plus importantes économies de la planète peinent à trouver des accords concrets.Cette nouvelle taxe sur les banques, qui devait servir à alimenter un fonds de sauvetage pour les établissements en difficulté à travers le monde, en lieu et place d'un renflouement public, a été rejetée par les grands pays émergents ainsi que par le Canada, l'Australie et le Japon. L'ensemble de ces pays considèrent en effet que leurs établissements bancaires n'ont pas à payer pour les errements de leurs homologues américains et européens qui ont déclenché la tempête financière. En outre, le Brésil et l'Inde ont fait valoir que la bonne santé de leur secteur bancaire ne nécessitait pas un tel fonds de sauvetage.En guise de compromis, ces pays ont néanmoins indiqué que dans le cas où les Etats-Unis et l'Europe choisiraient d'imposer un tel prélèvement à leurs établissements, ils ne s'y opposeraient pas. Mais une telle option pénaliserait de facto ces banques dans la concurrence internationale. « Trop d'optimisme »Le Fonds monétaire international (FMI) a pris acte de ces divergences. Refuser cette taxe parce que son système bancaire n'a pas connu de crise, c'est faire preuve d'un peu trop « d'optimisme », a toutefois mis en garde son directeur, Dominique Strauss-Kahn.Ce dernier a rappelé que cette réunion en Corée du Sud avait pour objectif de préparer celle de Toronto, les 26 et 27 juin prochain. C'est en effet au Canada que le FMI présentera son rapport final. Celui-ci devrait proposer deux types de taxe bancaire : l'une dite de « contribution de stabilit頻, qui fonctionnera sur le principe de l'assurance, avec un montant dépendant du risque pris par les banques. L'autre sera une « taxe d'activit頻, basée sur les revenus et le profit des institutions bancaires. Chaque pays sera donc libre de mettre en oeuvre ces propositions, à un degré qui lui conviendra. Tout le contraire d'une mesure internationale. n
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