L'UMP surjoue la cacophonie sur la publicité à France Télévisions

Cela ressemble à des voix discordantes. A moins que ce ne soient des dissonances bien orchestrées. D'un côté on apprend que le président de la République se serait laissé convaincre qu'il est plus sage de maintenir la publicité en journée sur les chaînes de France Télévisions, au-delà de 2012 (soit autour de 400 millions de recettes en 2009 et en 2010). Cela afin d'éviter de faire financer une compensation, même partielle, par des finances publiques déjà exsangues. Comme l'indiquait le journal « Les Echos » du 2 juin, l'entourage de Jean-François Copé, confirme que à l'issue d'un petit déjeuner le 28 mai avec Nicolas Sarkozy, le chef de file des députés UMP, lui-même favorable au maintien, est convaincu que le sujet ne fait plus débat dans l'esprit du chef de l'état. Oui, mais le 2 juin, sur la chaîne LCP, Xavier Bertrand, le patron de l'UMP, a répété le contraire, à savoir qu'il fallait aller au bout du processus de suppression de la publicité, prévu par la loi du 9 mars 2009 sur l'audiovisuel public. C'est-à-dire la suppression, dans un premier temps en soirée - ce qui fut fait dès janvier 2009 -, puis en journée après fin 2011.Déjà le 10 mai, au Sénat, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand avait dit que « la suppression de la publicité serait menée à son terme », semblant couper court à la fronde de parlementaires UMP qui s'étaient prononcés le 7 avril à l'Assemblée, en faveur de son maintien, fronde relayée par les centristes au Sénat. Les députés UMP, qui n'ont pas désarmé, ont créé la semaine passée un groupe de travail sur le service public audiovisuel, son financement et ses activités commerciales, co-présidé par Jean-François Copé et Michelle Tabarot, présidente de la commission des Affaires culturelles. Il compte rendre ses conclusions le 15 septembre. Silence élyséenFinalement, seul le président de la République ne s'est pas exprimé publiquement sur le sujet, laissant accréditer l'impression d'une division de son camp. En fait, dans son entourage, on reste réticent à annoncer trop vite que l'on va changer une loi votée en 2009 : ce serait admettre qu'elle n'était pas bonne. Par ailleurs, on pense que cette incertitude, qui place le groupe public dans la perspective de recettes amoindries, est un bon aiguillon pour le pousser à des économies. Enfin, on n'a sans doute guère envie de donner satisfaction à Patrick de Carolis, pour quelques semaines encore à la tête de France Télévisions et qui réclame depuis des mois une clarification à ce sujet, afin de laisser la primeur de la position présidentielle au nouveau dirigeant que le chef de l'Etat va désigner. En attendant, le sort de la régie publicitaire reste en suspens. Le groupe Lov-Publicis, candidat à la reprise de 70 % du capital, n'a toujours pas signé l'accord étendant la période de négociation exclusive jusqu'à fin décembre. Il aurait toutefois l'intention de le faire avant fin juin, faute de quoi l'accord serait annulé. Le courrier adressé par France Télévisions prévoit que cet accord ne vaut que dans le cadre réglementaire actuel. C'est-à-dire dans la perspective d'un arrêt total de la publicité fin 2011. Isabelle Repiton Sur la situation sociale à France Télévisions, lire « La Tribune » du 5 juin sur www.latribune.f
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