La Banque de détail n'est pas chère en France

Non, les tarifs des banques de détail en France ne sont pas chers comparés à ceux des principaux pays d'Europe de l'Ouest. Le cabinet de conseil Bain et Company est parvenu à cette conclusion après une analyse approfondie des modèles économiques des principaux marchés de la banque de détail européens. Commandée il y a plusieurs mois par la Fédération française bancaire (FBF), cette étude conforte le rapport de Georges Pauget et Emmanuel Constans sur la tarification ds services bancaires français remis en juillet à Christine Lagarde, ministre de l'Economie.L'étude Bain tombe à point nommé alors que la lettre du commissaire européen Michel Barnier aux fédérations bancaires des pays de L'Union réclamant plus de transparence sur les tarifs des banques a été rendue publique en fin de semaine dernière. «La démarche de Michel Barnier qui prône la comparabilité des tarifs est légitime. Mais la structure de la tarification dépend des modes de consommation bancaires qui sont très différentes selon les pays », souligne Pierre de Lauzun, directeur général délégué de la FBF. faiblesse du créditIl y a souvent confusion entre les prix des services de la banque au quotidien (moyen de paiment, conventions ou «package» bancaires) et la tarification dans son ensemble qui inclut aussi les frais liés au crédit, aux dépôts et aux produits de placements. Pour les consultants et auteurs de l'étude Bain et Company, Camille Goossens et Nicolas Lioliakis, l'analyse «doit couvrir l'ensemble des univers de produits recherchés par les clients». En utilisant ce périmètre, l'étude montre que le chiffres d'affaires moyen par client bancarisé est inférieur en France aux six autres pays européens étudiés (voir graphique ci-contre). De plus, la France, comme l'Allemange et la Belgique, a une structure de chiffre d'affaires relativement équilibrée entre les quatre famille de produits. A l'inverse aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Espagne, le crédit représente 60% de l'activité. « Il n'existe pas un modèle de banque de détail en Europe mais plusieurs modèles », observe les auteurs de l'étude insistant sur la cohérence propre de la tarification au sein de chacun des modèles. Ainsi, les prix bancaires français sont nettement au dessus de la moyenne des pays de l'Union pour ce qui concerne les services de banque au quotidien mais « on vend les crédits vraiment pas chers en France, en dessous de leur valeur d'usage », indique Nicolas Lioliakis. Quant aux tarifs liés aux dépôts, ils sont juste dans la moyenne. Cette structure tarifaire n'est « ni plus, ni moins favorable aux clients qu'une autre », estime l'étude qui observe par ailleurs que les banques françaises de détail n'affichent pas de superformance financière par rapport à leurs homologues européennes. Le modèle français qualifié de « cohérent » par l'étude est caractérisé par un maillage d'agences dense, une large gamme de produits et une grande fidélité des clients mais aussi par un faible volume d'encours par client lié notamment à la faiblesse du crédit. Toute tentative de convergence vers un modèle tarifaire unique risquerait de perturber les «écosystèmes» de chaque pays et au final ne pas être forcément favorables aux consommateurs.
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