Jeunesse et politique  : assez de polémiques  !

C'est incontestable : il n'est pas facile d'être jeune dans la France d'aujourd'hui. La jeunesse a longtemps pâti de notre difficulté collective à nous réformer, à revaloriser le travail, le mérite et l'effort. Et ce d'autant que certains se complaisent dans un discours caricatural qui présente une « génération sacrifiée », et ne reflète pas la réalité multiple de la jeunesse. Au lieu de redonner confiance aux jeunes de notre pays, ce discours stigmatisant ne peut que les démoraliser.C'est pourquoi il y a un an, le président de la République a présenté un plan transversal en faveur de la jeunesse. La mise en oeuvre de ce plan par le gouvernement est totale et sans faille. Elle porte simultanément sur plusieurs fronts : le soutien à l'emploi des jeunes, et tout particulièrement l'insertion dans l'emploi des jeunes les plus en difficulté, avec le développement de la formation en alternance et le renforcement du Civis ; le soutien aux ressources des jeunes, et tout particulièrement ceux qui ont des revenus du travail très faibles et ne peuvent être aidés par leur famille, avec l'extension du RSA aux jeunes de moins de 25 ans ou la création du dixième mois de bourses étudiantes ; la valorisation du parcours des jeunes enfin, avec la création du service civique et son déploiement très rapide sur tout le territoire national, qui compte déjà plus de 3.000 jeunes en mission. La politique du gouvernement est cohérente, la réponse apportée globale, sa détermination inédite. Et dans la conduite de notre action, la polémique facile et la guerre des ego n'ont pas de place.Quel jeu joue M. Demuynck qui tente, depuis plusieurs semaines, et hier jusque dans ces pages (lire « La Tribune » d'hier), à grand renfort de tribunes ou de communiqués égocentriques, de faire son autopromotion sur le dos des jeunes ? Quel jeu joue Génération précaire qui parie sans aucune décence des bouteilles de champagne sur le nombre de bénéficiaires du RSA, c'est-à-dire des jeunes dont les revenus du travail sont les plus faibles ? Tous affirment vouloir tenir un langage de vérité. Je crois pour ma part qu'ils contribuent au contraire grandement à creuser le fossé de l'incompréhension réciproque entre les jeunes et les politiques.Ma conviction est différente : nous voulons aider les jeunes à gagner en autonomie en valorisant leurs actions positives et leur engagement, nous combattons le discours compassionnel qui présente les jeunes comme les victimes d'une société qui ne les comprend pas. En faisant feu de tous bois, pour les étudiants, pour les jeunes sans diplômes, pour les jeunes agriculteurs, travailleurs, en apprentissage, nous affirmons que la jeunesse est multiple, que ses aspirations sont diverses et qu'elle ne saurait être réduite à une tranche d'âge.À titre personnel, et en tant que ministre chargé de la Jeunesse, je suis particulièrement sensible au fait que plus de la moitié des Français dit ne pas avoir confiance en la jeunesse. Je travaille, avec les médias, avec les acteurs de la société civile, avec les acteurs politiques, avec les jeunes eux-mêmes, pour recréer les conditions d'un dialogue serein entre des générations qui semblent ne pas se comprendre ou trop souvent s'ignorer.Comme nous nous y étions engagés, nous travaillons ainsi depuis plusieurs semaines à l'élaboration d'une campagne de communication sur le service civique ; elle sera lancée dès la troisième semaine de septembre. Je n'éprouve pas le besoin de fanfaronner : nous tenons notre engagement, nous avons travaillé calmement et loin des polémiques. Le service civique et la jeunesse de notre pays ne les méritent pas. C'est vers les jeunes et leurs préoccupations quotidiennes que toute mon énergie est tournée.
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