Retraites : comment négocier après l'épreuve de la rue ?

L'Elysée et les syndicats sont au moins d'accord sur un point. La journée d'action de ce mardi contre la réforme des retraites constitue un tournant. Le rapport de forces des prochaines semaines découlera forcément du nombre de manifestants dans la rue - les syndicats en espèrent au moins deux millions, comme en 2003 lors du mouvement contre la précédente réforme des retraites, alors menée par François Fillon.Les sondages publiés ces derniers jours montrent qu'une majorité de Français soutiennent la mobilisation contre une réforme qu'ils jugent par ailleurs inefficace et injuste. Ce qui autorise le Parti socialiste à penser qu'il y a « moyen de faire reculer le gouvernement ». « Pourquoi le gouvernement choisit-il l'affrontement et une fois de plus la brutalité et la violence ? Pourquoi faut-il que des millions de salariés et de Français descendent dans la rue pour se faire entendre ? », a lancé lundi Ségolène Royal.Du côté du gouvernement, on répète que Nicolas Sarkozy ne reculera pas sur le principal point de la réforme, le report de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ en retraite. Comme en 2003, l'Elysée et Matignon parient sur une résignation de l'opinion publique. L'UMP, en proie à des divisions sur la stratégie à suivre pour la présidentielle de 2012 s'efforce du coup de parler d'une seule voix. Jean-François Copé, patron des députés de la majorité, a évoqué « une décision par définition impopulaire à très court terme » mais qui est « nécessaire ». « C'est une réforme essentielle qui demande beaucoup de courage et nous en avons », a martelé le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre. La majorité fait aussi bloc autour du ministre du Travail, Eric Woerth, qui défendra la réforme au Parlement. Mais l'Elysée, Matignon et l'UMP ont aussi insisté sur les assouplissements qui pourraient suivre la journée de mardi et qui concerneraient « la pénibilité, les carrières longues, les polypensionnés et les femmes »... Des amendements seront déposés en ce sens à l'Assemblée nationale et lors du débat au Sénat en octobre. Nicolas Sarkozy, qui recevra les députés UMP mercredi à l'Elysée, est toutefois peu optimiste sur les chances d'enfoncer un coin dans le front syndical, à l'inverse de ce qui s'était produit il y a sept ans avec le soutien de la CFDT à la réforme Fillon.Du côté des syndicats, justement, on se félicite de la « solidit頻 de l'intersyndicale, qui doit se réunir dès mercredi pour décider des suites à donner au mouvement.
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