Les vétérans des paris en ligne, grands gagnants de l'ouverture du marché

Les spots publicitaires diffusés en rafale au moment de la Coupe du Monde de football, qui a sonné le coup d'envoi des paris sportifs en ligne, ont porté leurs fruits : les internautes ont afflué sur des sites pour parier sur leur équipe préférée ou jouer au poker. « En terme d'audience, le bilan est positif. Un internaute sur 3 s'est rendu en juillet sur un site agréé par l'Arjel [l'Autorité de régulation des jeux en ligne]», indique Laurent Blin, le directeur des études de Mercureo, un cabinet qui vient de publier un premier bilan sur les jeux d'argent sur Internet. Et depuis, l'audience des sites continue de croître au rythme de 4 à 5,5 % par jour. Premier constat : seuls des sites qui existaient déjà sur le Net, de manière illégale, avant l'ouverture du marché français, figurent dans les dix premiers sites en termes d'audience, au côté des monopoles historiques (PMU et Française des jeux). Par ordre d'arrivée, PartyPoker, devant le PMU, Betclic (Stéphane Courbit), Bwin, Winamax, EverestPoker (propriété de Betclic) et PokerStars (dirigé par Alexandre Balkany). Si le PMU arrive à la deuxième place du classement, attirant 28,5 % des visiteurs uniques se rendant sur les sites de jeux d'argent, c'est grâce à son activité historique de paris hippiques. Si l'on s'en tient aux paris sportifs, une activité nouvelle pour le monopole de courses de chevaux, le site du PMU n'arrive plus qu'à la 6e place du classement, derrière Betclic et Bwin. Quant à la Française des jeux (FDJ), elle se hisse à la 10e place dans les paris sportifs. Sur le site de la FDJ, seul un internaute sur 10 se rend sur ParionsWeb, sa marque dans les paris sportifs, alors que 50 % migre sur l'Euromillion et 40 % sur le Loto. Et ni Eurosportbet, ni Sajoo (groupe Amaury), deux nouveaux entrants qui ont également beaucoup communiqué en juin et juillet n'apparaissent dans le top 10. Recrutements limitésReste que l'audience n'est pas la panacée. Encore faut-il convaincre l'internaute d'ouvrir un compte. Premier site consulté, PartyPoker a un taux de transformation très faible, puisque seuls 0,9 % des visiteurs se rendent sur l'application de poker à télécharger. La faute à une politique de recrutement « pas forcément payante », note le cabinet. PartyPoker arrose de bandeaux publicitaires peu onéreux les sites porno ou les sites illégaux. Ainsi, l'audience de PartyPoker, édité par la société anglaise PartyGaming en cours de fusion avec Bwin, provient à 18 % de MegaUpload, un site qui héberge et diffuse en streaming (sans avoir besoin de télécharger des contenus) en toute illégalité films et séries. Trois sites porno (pornhub, xhamster, et tube8) lui apportent quasiment 40 % de son audience. A contrario, 38 % des internautes de Betclic sont allés plus loin que le formulaire d'inscription du site. Même chose pour le PMU, qui affiche un taux de 25 %. Si Winamax, le site de poker de Patrick Bruel et de Marc Simoncini (Meetic) n'attire que 3,6 % des visiteurs des sites de jeux en ligne, il réussit à les retenir. La moitié des internautes se rend sur la page d'inscription, et surtout le formulaire destiné aux anciens joueurs de Winamax (ceux qui s'étaient inscrits sur la partie illégale) est la 7e page la plus visitée.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.