BNP Paribas tente de s'imposer aux États-Unis

cite>BNP Paribas met les bouchées doubles en Amérique. La banque française a décidé début 2008 de renforcer fortement ses positions sur les marchés de la dette. La sortie de plusieurs concurrents anglo-saxons de ce métier, comme Lehman Brothers, Royal Bank of Scotland ou UBS l'a poussé à profiter de la situation pour faire son trou. Résultat, en deux ans, BNP Paribas a recruté environ 150 personnes sur les activités de marché de taux ? dont aucun de Fortis ?, destinés au financement des entreprises sur les marchés obligataires. Une augmentation de près de 50 % de ses effectifs qui sont ainsi passés à plus de 500 personnes. Les traders n'ayant plus le vent en poupe, les recrutements ont concerné les forces commerciales. Des vendeurs des produits de dette ont permis d'accroître la capacité de placement auprès des investisseurs, le point clé pour décrocher les mandats des entreprises. Ces embauches ont commencé à porter leurs fruits. BNP Paribas se félicite d'avoir participé à deux grandes opérations comme la levée de 3 milliards de dollars par Oracle ou celle d'IBM pour 1 milliard de dollars. La banque française estime se trouver désormais dans le second rang des acteurs sur le marché de la dette, juste derrière les grandes banques américaines comme JP Morgan, Bank of America ou Citigroup. Celles-ci occupant entre 75 % et 80 % du marché, BNP Paribas dispose d'environ 4 % de part de marché. En 2009, la mauvaise santé de nombreuses banques américaines a profité aux étrangères comme BNP Paribas qui ont réalisé la moitié des émissions obligataires aux États-Unis. Si bien que la banque française a retiré 38 % de ses revenus outre-Atlantique l'an passé contre 30 % cette année, preuve que la concurrence redevient féroce. phénomène accentuéMais l'avenir reste toutefois dégagé. Entre 50 et 70 personnes seront encore recrutées en 2011. Mais surtout, « les nouvelles normes réglementaires de Bâle III vont réduire la capacité des crédits bancaires et donc favoriser la désintermédiation », explique Kip Testwuide, responsable de la distribution sur les marchés de taux chez BNP Paribas aux États-Unis. Le phénomène va surtout s'accentuer en Europe où les banques prêtent encore beaucoup. Au-delà des États-Unis, c'est surtout l'Asie que la banque a en ligne de mire. « L'expansion de nos activités aux États-Unis nous permet aussi de nous développer en Asie qui reste une région où les entreprises et les investisseurs recherchent beaucoup des actifs en dollars », explique Robert Hawley, responsable des marchés de taux chez BNP Paribas à New York. Si le succès américain se confirme, la banque pourra alors se lancer dans une phase d'expansion en Asie, le prochain objectif du patron de la banque d'investissement, Alain Papiasse. Un mouvement qui ne partira pas de rien puisque BNP Paribas, qui avait déjà quelques équipes dans cette région, a surtout récupéré celles de Fortis.
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