Londres s'oppose aux règles européennes sur les bonus

Un bras de fer s'est engagé entre les régulateurs financiers européens sur la façon dont les règles sur les bonus doivent être appliquées. Réunis à Londres depuis mercredi, et jusqu'à ce jeudi, au Committee of European Banking Supervisors (CEBS), les régulateurs s'opposent en particulier sur la quantité de bonus qui pourra être payée en liquide.Début juillet, Bruxelles a surpris en passant une directive limitant à 30 % le versement en liquide des bonus. Dans le cas des bonus les plus importants, le montant peut même être limité à 20 %. Ces règles vont au-delà des décisions du G20. Et ont donc fait fortement réagir la Financial Services Authority (FSA), le régulateur britannique, qui avait passé au préalable une règle limitant à 50 % les versements en liquide. Dans sa consultation ouverte fin juillet sur l'application dans la loi britannique de cette nouvelle directive, la FSA a refusé de changer ses règles : « Il importe peu à la FSA que les règles finales soient équivalentes aux exigences de la directive européenne sauf si la législation britannique le demande. » Les règles européennes provoquent aussi des divergences pour les entreprises qui seront concernées. Elles s'étendent à plusieurs milliers de petites sociétés financières, alors que les règles de la FSA ne concernent que les grandes banques. « Je ne vois pas pourquoi les petites entreprises privées ou celles qui ne prennent pas de risques dans leur bilan ? comme nous ? devraient obéir aux mêmes règles », s'agace Alasdair Haynes, directeur de Chi-X Europe, une plate-forme boursière alternative.Mieux superviser la finance En plus des bonus, les régulateurs européens vont aussi discuter de la façon d'appliquer les nouvelles règles de Bâle III, qui augmentent les fonds propres que doivent avoir les banques.Cette réunion au CEBS met également en évidence l'importance grandissante de cet organisme qui demeure encore méconnu. C'est notamment lui qui a mené à bien les « stress tests » des banques européennes le mois dernier. Composé de représentants des régulateurs financiers et des banques centrales, il a été créé en 2003. Après s'être essentiellement occupé de l'application de Bâle II, il devrait devenir l'une des trois instances créées pour mieux superviser la finance européenne. En s'occupant des bonus, nul doute qu'il va bientôt devenir très connu.Éric Albert, à Londres
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