Société Générale, an 1

C'est la fin d'un cycle. La fin de l'une de ces périodes noires, comme hommes et entreprises en traversent parfois. En annonçant hier une augmentation de capital de 4,8 milliards d'euros pour rembourser les aides de l'État, la Société Généralecute; Générale clôt le chapitre dévastateur ouvert début 2008 avec l'affaire Kerviel. Un chapitre qui s'est poursuivi avec la crise financière, et prolongé par une série de scandales ayant conduit aux départs de son emblématique PDG, Daniel Bouton, et de celui en qui l'on avait vu son probable successeur, Jean-Pierre Mustier. La banque en sort indépendante ? cela n'était pas gagné ?, mais essorée. Sa capitalisation boursière dépasse à peine les 30 milliards d'euros, au coude-à-coude avec Crédit Agricolegricole SA, mais réduite à la moitié de celle de BNP Paribas. Le cours du titre dépasse à peine les 53 euros, quand il frisait les 150 en mai 2007. La Société Généralecute; Générale était alors portée par les résultats exceptionnels de sa banque de financement et d'investissement et un vent de spéculation sur son éventuel adossement. L'attrait de cette véritable machine à cash semblait irrésistible. Le retour sur terre a été rude. Entre-temps, tout a été revu à la baisse, y compris les ambitions. Son désengagement de la gestion d'actifs prélude sans doute son retrait de la conservation de titres. La banque de La Défense, aux portes de Paris, sait qu'elle ne pourra plus tout faire. Frédéric Oudéa, le nouveau PDG, doit désormais repenser l'entreprise. La tempête financière calmée, le parapluie de l'État replié, il lui faut écrire une nouvelle histoire. Capable de remobiliser des salariés déboussolés et de séduire une Bourse désenchantée. L'homme est jeune, 46 ans, mais il arpente les couloirs de la banque depuis quatorze ans et, surtout, il ne part pas d'une feuille blanche. Des dérivés actions aux financements structurés, du « fixed income » aux émissions obligataires, la banque de financement et d'investissement conserve des atouts qui lui permettent de figurer parmi les cinq ou six grands acteurs européens. Le réseau de détail demeure très performant en France et prometteur en Europe centrale et orientale. Petite, la Société Généralecute; Générale n'est donc pas hors course. Frédéric Oudéa peut en outre compter, comme le patron de Dexia, Pierre Mariani, sur l'appui de Nicolas Sarkozy, puisqu'ils furent l'un et l'autre membres de son cabinet à Bercy. Ce qui n'est pas rien quand on voit la place reprise par l'Élysée dans la vie des affaires. Enfin, BNP Paribas, la s?ur ennemie, paraît durablement occupée par l'intégration de Fortis. Société Généralecute; Générale, an 1 de l'après-crise. [email protected] gay
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