La prohibition est-elle le meilleur moyen de combattre le vice?? Vous avez quatre heures? Cette question est un éternel sujet de débat, de dissertation, voire d'épreuve de philo au bac. Elle nous est aujourd'hui posée à l'occasion de la discussion à l'Assemblée nationale du projet de loi sur l'ouverture à la concurrence des jeux d'argent en ligne. Un texte porté par le ministre du Budget, Éric Woerth. Non qu'il s'occuperait des divertissements, mais parce que l'ouverture du marché des paris sportifs et du poker en ligne, ce sont des recettes fiscales à la clé. Mais à en croire le ministre, les motivations sont ailleurs. « Nous ouvrons le marché parce qu'il y a 25.000 sites illégaux, qui mettent en danger les mineurs et les personnes les plus fragiles », expliquait-il le mois dernier. Et le ministre du Budget de préciser?: « Nous y avons beaucoup réfléchi. Mais, la prohibition, cela ne marche pas. » L'échec de la prohibition des boissons alcoolisées imposée aux États-Unis dans les années 1920 est dans toutes les mémoires. Sous nos yeux, la profusion des sites illégaux illustre l'inefficacité de la prohibition des jeux d'argent en ligne. Mais pas besoin d'être ministre pour deviner que la légalisation va faire exploser le marché. Il suffit de voir les dizaines d'opérateurs se bousculer au portillon ? 100 licences pourraient être attribuées ? pour deviner que la protection des mineurs n'est pas le seul enjeu. Le débat démocratique et parlementaire qui s'ouvre aujourd'hui va enfin aborder cette question centrale sur la place que la France est prête à laisser ou non aux jeux d'argent. Une question morale. Une question que la société doit trancher et qui va bien au-delà du jeu. Car, sans trop de provocation, on peut considérer que la logique du projet de loi pourrait justifier la légalisation du commerce de la drogue « pour mieux en protéger les victimes ». Thèse, antithèse? la synthèse revient aux députés. [email protected] Jacqu

latribune.fr

07 Oct 2009, 1:48

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