Air France : le développement de Transavia inquiète les petites compagnies françaises

La montée en puissance annoncée de Transavia, la filiale à bas coûts d\'Air France, destinée à contrer les transporteurs low-cost comme Easyjet ou Vueling, inquiète les autres compagnies aériennes françaises à vocation loisirs. \"La concurrence de Transavia, qui n\'a pas de souci de rentabilité immédiate, est épouvantable. Leur développement nous inquiète. Il nous faut aller sur d\'autres marchés\", explique à La Tribune, Jean-François Dominiak, le PDG d\'Europe Airpost, qui finalise un plan stratégique à trois ans. Même discours, plus virulent, chez Antoine Ferretti, le PDG d\'Air Méditerranée : \"Transavia tire le marché vers le bas. La présence de cette compagnie est anti-économique. Transavia, ça sert à quoi ? Cette compagnie perd de l\'argent, cause des problèmes aux petites compagnies françaises et ne fait rien contre Easyjet\".L\'Etat interpellé Ces deux transporteurs ne digèrent pas le soutien d\'Air France à cette compagnie qui n\'a atteint l\'équilibre économique qu\'en 2012, pour la première fois depuis son lancement en 2007. Une situation qui a d\'ailleurs poussé Air France à devoir recapitaliser Transavia en 2009 à hauteur de 30 millions. Début 2013, ces deux compagnies, mais aussi XL Airways, avaient d\'ailleurs interpellé l\'Etat sur cette concurrence jugée déloyale. Depuis son lancement en effet, Transavia, avec son modèle de commercialisation hybride (une partie aux tour-opérateurs, l\'autre en vols secs auprès du grand public) est venue marcher sur les plate-bandes des autres compagnies travaillant avec les tour-opérateurs. Ce modèle est néanmoins appelé à évoluer vers un modèle essentiellement \"B to C\". 30 avions en 2016Parmi les mesures supplémentaires annoncées par Air France pour atteindre l\'objectif du plan Transform 20015 (plan de départs volontaires concernant 2.800 personnes, quasi disparition de la flotte tout cargo...)  figure le développement de Transavia. Sa flotte doit passer de 11 avions aujourd\'hui à 30 en 2015-2016. Alors qu\'Air France va réduire la voilure à Orly, Transavia va utiliser ses créneaux pour desservir des destinations européennes. Interrogé, François Bacchetta, le directeur général France et Benélux d\'Easyjet fait état d\'une \"saine inquiétude\". \"Je considère toujours mes concurrents avec sérieux\", explique-t-il. \"Après, nous verrons en fonction du rythme du développement de Transavia. Nous, nous sommes installés. Easyjet est une marque forte. C\'est très important pour vendre non seulement en France mais aussi à l\'autre bout de la ligne. Sur Paris-Naples, la moitié des passagers viennent de Naples\". Cet exemple n\'est pas anodin. Attaquée par Transavia sur cette ligne, Easyjet a répondu en desservant Naples au départ de Roissy (le hub d\'Air France) en plus de ses vols d\'Orly. \"Nous réagissons sur les choses qui nous paraissent importantes\". Transavia est prévenue.Lire ici notre analyse : Comment Air France en est arrivé là
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