Les surprises de l'entente commerciale Europe-Corée

L'Union européenne (UE) et la Corée du Sud ont signé mercredi à Bruxelles, à l'occasion de leur sommet, un accord bilatéral de libre-échange (ALE) qui fera date. Il s'agit du premier accord de cette nature conclu entre l'Europe et l'Asie. Pour le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ce texte est « le plus important jamais conclu par l'UE avec un pays ».L'accord, qui devrait s'appliquer à partir de juillet 2011, prévoit l'élimination des barrières douanières et non douanières, notamment certaines réglementations et normes visant le secteur automobile, les médicaments et l'électronique. Le commerce entre l'UE et la Corée, quatrième partenaire des 27, avoisine 70 milliards de dollars mais « devrait doubler à long terme », a affirmé José Manuel Barroso. Selon une étude menée par trois centres de recherches (Cepii, GEP et LEAD), cet accord augmenterait à terme de 0,08 % le PIB européen et de 0,84 % celui de la Corée. Elle prévoit aussi que les exportations coréennes vers l'UE s'accroîtront de 38,4 % et celles de l'UE vers la Corée de près de... 83 % « du fait du haut niveau de protection initiale en Corée ». Malgré ces chiffres rassurants, l'encre de l'accord n'était pas sèche que les négociations avaient déjà repris mercredi au sujet de sa mise en oeuvre. Leur enjeu : les mesures de sauvegarde qui permettraient aux Européens de rétablir certains droits de douane en cas de « dommage sérieux » pour leur industrie. Au Parlement, le dossier est entre les mains du démocrate-chrétien Pablo Zalba Bidegain. « Il a travaillé à rendre la clause de sauvegarde plus forte pour protéger les industriels les plus exposés », explique un collaborateur. Le Parlement ne peut s'opposer à l'accord mais il est colégislateur de ses dispositions techniques qui peuvent en bloquer la mise en oeuvre.L'industrie automobile se mobilise sur la clause dite de « duty drawback » qui permet aux producteurs coréens de récupérer, au moment de l'exportation, les droits de douane payés sur les pièces détachées ou les matières premières importées. Les pièces chinoises représentent plus de 25 % de leurs approvisionnements. Autre souci : la nouvelle législation anti-CO2 coréenne qui devrait avantager les petits modèles. Or les industriels européens exportent de grosses berlines vers la Corée. Ils se rendront le 13 octobre à Séoul pour tenter d'obtenir un régime plus favorable.
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