David Cameron veut équilibrer rigueur et justice sociale

Deux semaines après avoir dévoilé les coupes budgétaires les plus dures de l'histoire britannique depuis la Seconde Guerre mondiale, le Premier ministre britannique veut adoucir son image de tailleur de coûts. Dans son discours de clôture du congrès annuel du Parti conservateur, David Cameron a tenté ce mercredi de rallier la Grande-Bretagne à une vision optimiste de l'avenir. En poste depuis cinq mois, il a présenté une nouvelle fois sa vision de la « grande société ». Ce concept flou est censé répondre au « grand gouvernement », soi-disant prôné par les travaillistes. C'est un appel auprès de chaque individu d'agir localement, pour combler ce que les autorités publiques ne font pas. « L'état de notre nation n'est pas seulement déterminé par le gouvernement, mais aussi par des millions d'actions individuelles [...]. Trop de gens pensent : j'ai payé mes impôts, je laisse l'État s'occuper des problèmes [...]. L'étatisme a perdu. La société a gagné. » « Dur mais juste »David Cameron assure que cette idée n'est pas une « couverture » pour les coupes budgétaires. Difficile pourtant de ne pas voir le sujet comme venant remplir un vide dans sa rhétorique électorale : lui qui s'est voulu pendant des années un leader de l'opposition optimiste et constructif, tournant la page du « méchant parti » thatchérien, se retrouve à mener de sévères coupes budgétaires. La réduction, présentée le 20 octobre, doit atteindre 25 % en moyenne en valeur réelle sur cinq ans pour chaque ministère. « Je voudrais qu'il y ait une autre façon de faire, mais c'est la seule responsable », explique David Cameron. En d'autres termes, les coupes ne seraient pas idéologiques, mais inévitables. C'est dans cette même logique qu'il va supprimer les allocations familiales pour ceux gagnant plus de 50.000 euros par an. La décision a provoqué une vive réaction, particulièrement auprès de son propre électorat. Mais c'est une façon pour lui d'apparaître « dur mais juste », le thème repris par le gouvernement cette semaine.Pour l'instant, ce positionnement politique semble fonctionner et la popularité du gouvernement reste forte. Mais quand les coupes budgétaires se feront vraiment sentir sur le terrain, le concept de « grande société » sera-t-il suffisant pour calmer les esprits ?
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