Le gouvernement cherche des fonds pour développer l'alternance

Une fois de plus, l'alternance figure en tête des outils privilégiés par l'exécutif pour enrayer la hausse du chômage de jeunes. Le 16 novembre, lors de son intervention télévisée, Nicolas Sarkozy avait souhaité que le nombre de jeunes en alternance soit multiplié par deux, sans fixer d'échéance. Xavier Bertrand, tout nouveau ministre de l'Emploi, vient de préciser l'objectif : ce sera 800.000 jeunes en apprentissage ou en contrats de professionnalisation d'ici à 2015, contre 527.000 à la fin du mois de septembre 2010. L'ex-secrétaire général de l'UMP fait un pari risqué. Deux de ses prédécesseurs, Jean-Louis Borloo ou Laurent Wauquiez, avaient, en leur temps, fixé des objectifs chiffrés sans parvenir à les atteindre. Pour relever ce défi, Xavier Bertrand veut aller vite. Dans les prochains jours, il recevra, avec Nadine Morano, la ministre chargée de l'apprentissage et de la formation professionnelle, les organisations syndicales et patronales pour leur faire des propositions. Et finalisera son plan d'ici à la fin du 1er trimestre 2011. Il y a urgence car les mesures prises pendant la crise pour soutenir l'alternance, qui mêlaient exonérations de charges sociales et primes à l'embauche avec des montants variables en fonction de la taille de l'entreprise, arrivent à échéance le 31 décembre. Et pour l'instant, ne sont prévues, au budget 2011, que les sommes nécessaires aux exonérations de charges sur le stock de contrats, pas pour de nouvelles entrées. Mais le ministère du Travail envisagerait de prolonger les plus efficaces de ces mesures. Bonus-malusAutre piste étudiée avec attention, l'amélioration du système de bonus-malus appliquée à la taxe d'apprentissage. Aujourd'hui, toutes les entreprises s'acquittent d'une taxe de 0,5 % de leur masse salariale. Mais celle-ci est majorée de 0,1 % pour les sociétés de plus de 250 salariés qui n'ont pas au moins 3 % de leurs effectifs en alternance. Demain, la taxe pourrait être davantage modulée ou dotée d'un volet incitatif pour les bons élèves. Dernier levier sur lequel pourrait jouer le ministère du Travail, la simplification de l'utilisation des contrats en alternance. Ainsi, pour permettre aux entreprises d'accueillir plus d'apprentis, les conditions pour être maître de stage - et notamment les cinq années d'expérience - pourraient être assouplies. Reste que, compte tenu de l'état des finances publiques, ces mesures ne bénéficieront que de peu de moyens supplémentaires. Pour desserrer l'étau, certains avancent l'idée de flécher une plus large part de la taxe d'apprentissage vers l'alternance. Aujourd'hui, seuls 52 % du milliard d'euros collecté y sont consacrés, le solde finançant des établissements d'enseignement supérieur. Mais il n'est pas sûr que, compte tenu du caractère hautement sensible du sujet, cette idée se concrétise.
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