Les États divisés sur les solutions pour stabiliser l'euro

Jean-Claude Juncker devait user lundi soir du privilège que lui confère son statut de président de l'Eurogroupe pour pousser l'idée d'une unification - partielle - du marché des obligations souveraines dans la zone euro. Il était sûr d'avoir au moins un allié : le ministre des Finances italien, Giulio Tremonti, avec qui il a entamé lundi une campagne en faveur d'eurobonds en proposant dans le « Financial Times », le quotidien de la City de Londres, la « mutualisation » des émissions à hauteur de 40 % du PIB européen. Trouvera-t-il d'autres alliés au sein du club des ministres des Finances ? Christine Lagarde, en déplacement en Inde, est excusée. Wolfgang Schäuble a, lui, déjà fait connaître ses réserves indiquant que « sans changements fondamentaux dans le droit primaire européen, ce n'est pas possible ». Il n'a pas exclu de reprendre ce débat dans plusieurs mois. La semaine dernière, Ewald Nowotny, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a estimé qu'un eurobond « adresserait un signal positif aux marchés financiers ».MutualisationHors de l'arène du Conseil, le chef de file des libéraux au Parlement Guy Verhofstadt et son homologue socialiste Martin Schulz, plaident tous deux, à quelques nuances près, pour une mutualisation d'une partie des émissions de dettes publiques sous l'égide d'une sorte d'agence du Trésor européenne. Le Parti populaire européen, qui regroupe tous les partis de centre droit, y compris celui de Jean-Claude Juncker, reste éminemment divisé. Le retour des eurobonds sur l'agenda n'est que le dernier avatar du débat erratique sur l'avenir du fonds de stabilisation de l'euro qui s'est développé ces dernières semaines. Le montant des ressources disponibles pour voler au secours d'un État de la zone en est un autre. Invité de l'Eurogroupe, Dominique Strauss-Kahn plaidera en faveur d'une augmentation des ressources et de la facilité de stabilisation de l'euro après 2012. « Il y a de bonnes raisons d'augmenter les ressources disponibles pour ce filet de sécurité et de rendre leur utilisation plus flexible, y compris dans le but d'apporter un soutien effectif au système bancaire », indique le rapport du FMI. Il y a dix jours, l'imprévisible président de la Bundesbank, Axel Weber, en visite à Paris, avait pour la première fois évoqué publiquement la possibilité de renforcer le fonds au-delà des 440 milliards d'euros. Le commissaire en charge des affaires économiques et monétaires Olli Rehn doit faire des propositions sur le futur Mécanisme de stabilisation de l'euro. Mais on indiquait lundi, du côté de la Commission, qu'il était trop tôt pour donner un chiffrage. Ce mardi, les ministres des Finances des Vingt-Sept apposeront leur sceau sur le plan de sauvetage irlandais.
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