Merkel ne veut pas voir le chômage remonter avant les élections. Elle favorise le "Kurzarbeit"

On ne change pas une recette gagnante. Le gouvernement fédéral allemand a décidé d\'allonger à partir du 1er janvier 2013 la période de soutien de l\'Etat au chômage partiel, le fameux Kurzarbeit, de 6 à 12 mois. Désormais, les employés des entreprises qui font face à un recul de leurs commandes, pourront bénéficier pendant douze mois d\'une allocation de l\'Etat couvrant 60 % à 67 % de leurs salaires en cas de chômage partiel.Une demande des industrielsCette extension du Kurzarbeit était réclamée à cor et à cri par les industriels allemands qui se sont immédiatement réjouis, par la voie du président des industries métallurgiques, Berthold Huber, de « ce premier pas ». Beaucoup d\'entreprises confrontées à une réduction de la demande ont en effet placé leurs employés en chômage partiel dès cet été. La période d\'indemnisation par l\'Etat arrivait donc à échéance et aurait pu contraindre les employeurs à procéder à des licenciements. Ces derniers n\'auraient en effet pas voulu prendre en charge l\'équivalent de l\'allocation de l\'Etat.Le gouvernement d\'Angela Merkel est confronté depuis quelques mois à une légère augmentation du chômage. En novembre, on comptait ainsi 38.000 chômeurs de plus en Allemagne qu\'un an plus tôt. Il n\'a pas voulu prendre le risque de voir le nombre de demandeurs d\'emplois s\'envoler dans les premiers mois de 2013, juste avant les élections de septembre prochain. Il a donc réactivé le Kurzarbeit.Une des clés de l\'excellente résistance du marché du travailEn 2009, le gouvernement - alors composé de Sociaux-démocrates et de Chrétiens-démocrates - avait pris des mesures exceptionnelles pour encourager le chômage partiel, allongeant la durée d\'indemnisation jusqu\'à 18 mois et relevant le montant de l\'indemnisation. Beaucoup d\'analystes avaient vu dans ces mesures une - mais une seulement - des clés de l\'excellente résistance du marché du travail allemand à la crise mondiale. L\'Allemagne est un des rares pays d\'Europe occidentale à avoir mené une décrue de son chômage entre 2009 et 2012. Cette décision est une défaite pour les alliés libéraux d\'Angela Merkel qui auraient préféré soutenir la conjoncture par des baisses d\'impôts plus importante et - en partie - pour Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances, qui - en cas de nombreuses demandes - peut s\'inquiéter pour son objectif de retour à l\'équilibre en 2016 des comptes de l\'Etat fédéral.  
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