Le transport aérien doit lutter contre le changement climatique

Alors que se tient le sommet sur le climat de Cancún, les différents États sont appelés à se mobiliser pour cet enjeu crucial. De réelles avancées pour le transport aérien international sont attendues et devraient intervenir. En tant que leader en Europe, nous sommes convaincus depuis plusieurs années que le transport aérien international doit contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les solutions sont souvent complexes à mettre en oeuvre et doivent intégrer les spécificités de notre secteur. Ainsi, les émissions des transporteurs aériens ne sont pas localisées, contrairement aux « sources fixes » industrielles qui peuvent être régulées pays par pays. Aucune alternative aux énergies fossiles, en l'occurrence le kérosène, n'est disponible à court terme. Enfin, les ruptures technologiques qui permettront une diminution pérenne des émissions sont de la compétence des constructeurs et motoristes pour notre outil de production, de la compétence des énergéticiens pour notre carburant et de la compétence des États pour l'organisation de l'espace aérien dans lequel évoluent nos avions.Une réponse mondiale s'est dessinée en octobre dernier au sein de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), sous l'égide des Nations unies. Après des années de négociations, 174 pays ont adopté une résolution visant à améliorer l'efficacité énergétique de l'aviation internationale de 2 % par an en moyenne, jusqu'en 2020. À partir de cette date, les émissions nettes du transport aérien devront être stabilisées, malgré l'augmentation prévisible du trafic. Pour certains, ces objectifs sont insuffisants mais dans les faits ils sont exigeants et demandent une mobilisation sans faille de tous les acteurs de notre industrie.En complément, un cadre réglementaire de compensation fondé sur le marché devra être défini. Les pays contribuant peu aux émissions de CO2, en particulier les pays en développement, seront exemptés de ce dispositif, ce qui nous semble équitable. L'adoption de cette résolution constitue une étape importante : les bases d'un système mondial de maîtrise des émissions du transport aérien sont ainsi posées. Air France-KLM est depuis de nombreuses années favorable à la mise en place d'un système de permis d'émissions au niveau européen. Nous estimons que ce système européen de permis d'émissions doit se limiter dans un premier temps au trafic intra-européen. Son extension au trafic intercontinental, de et vers l'Europe, nécessitera, à nos yeux, la conclusion d'accords entre l'Union européenne et les autres grands pays ou un groupement régional de pays.Sans attendre la mise en place des règlements européens ou des accords internationaux, Air France-KLM apporte sa contribution et son soutien au déploiement du Ciel unique européen, pour fluidifier le trafic et optimiser les trajectoires. Le groupe s'investit dans le développement de la recherche sur les carburants alternatifs durables, à ce titre il serait souhaitable que, comme pour l'automobile, une norme européenne soit adoptée fixant à l'horizon de dix ans la proportion de biocarburant de deuxième génération incluse dans le kérosène vendu aux compagnies aériennes. Cette approche par les normes se révèle souvent bien plus efficace sur le plan économique et de l'innovation que les approches par les taxes.Dans le même ordre d'idée, nous sommes favorables à l'adoption de normes internationales ambitieuses pour l'efficacité énergétique des nouveaux avions. Face à ce défi mondial, Air France-KLM entend mobiliser son énergie et investir dans des projets prometteurs pour apporter une réponse mondiale et durable au problème du changement climatique. Le transport aérien a été un des moteurs du développement économique, social et sociétal de ces dernières décennies. Pour répondre à la demande croissante de mobilité dans le monde, l'ensemble des transporteurs aériens doit à présent intégrer l'impact de son activité sur l'environnement pour pérenniser son apport au développement mondial.Par Bertrand Lebel, Dg adjoint organisation et développement durable d'Air France-KLM
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.