À Copenhague commence aujourd'hui la conférence sur le clima...

Rendez-vous historique pour la planèteLe 1er janvier 2013, la seule protection dont la planète dispose pour contrer les dérèglements climatiques risque d'être désactivée. Le protocole de Kyoto arrivera au terme de son premier cycle de mesures contre l'effet de serre. Pour ne pas perdre toute protection, la communauté internationale va devoir forger un nouveau consensus. Or rien n'est acquis même si fin novembre, les États-Unis puis la Chine, les deux premiers pollueurs de la planète, ont annoncé après un long suspense des objectifs chiffrés de limitation de leurs émissions de gaz à effet de serre. Autre signe positif : le président Barack Obama et le Premier ministre chinois Wen Jiabao seront présents à la conférence de l'ONU sur le climat à Copenhague entre les 7 et 18 décembre.Face au défi climatique, seule une réponse planétaire sera pertinente. Le climat ignore les frontières et le fardeau des actions nécessaires pour contrer son dérèglement doit être partagé par les pays. Là se situe tout l'enjeu de la conférence de Copenhague. « Si la négociation internationale se traduit par la simple addition des promesses d'actions de chaque pays, sans discussion sur l'adéquation entre ce total et ce que demande la science, il y a très peu de chances pour que le niveau d'ambition des mesures contre le réchauffement soit suffisant », prévient emmanuel Guérin, à l'Institut de développement durable et de relations internationales (Iddri).Faute d'aboutir à un résultat, les scientifiques prédisent une crise climatique aux conséquences graves. Particulièrement pour les pays du Sud. La planète risque de ne plus avoir la capacité de nourrir les 9 milliards d'humains qui la peupleront en 2050 si le réchauffement bouleverse l'agriculture. Des dizaines de millions d'émigrés devront fuir leur pays du fait de la montée des océans ou de la multiplication d'événements climatiques extrêmes. Des guerres risqueront d'éclater pour le contrôle de territoires, de l'eau ou de ressources naturelles.En 2006, l'avertissement lancé par l'économiste britannique Nicholas Stern était clair : les dommages causés par le réchauffement seraient cinq à vingt fois supérieurs aux sacrifices que les systèmes économiques devraient supporter pour lutter contre l'effet de serre. « Nos modèles de production et consommation sont à revoir de fond en comble », explique l'économiste. En 2007, le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) a alerté le monde pour que la hausse de la température moyenne n'excède pas 2 °C d'ici à 2050 par rapport à la situation préindustrielle.Des efforts partagésPour avoir ne serait-ce qu'une chance sur deux d'y parvenir, il faudrait que la concentration des émissions de gaz à effet de serre (GES), déjà élevée, soit stabilisée autour de 450 parties par million (ppm). Mais cette limite suppose de réduire d'ici à 2050 de 50 % au moins les émissions mondiales en dessous de celles de 1990. L'inflexion des rejets devrait intervenir avant 2020. Or la question de la répartition des efforts d'atténuation des émissions et de leur financement tourne à l'imbroglio. Les pays du Nord, qui ont accompli leur révolution industrielle aux XVIIIe et XIXe siècles et affichent les émissions par tête les plus élevées, doivent supporter l'essentiel du fardeau. Pour eux, le Giec évoque une fourchette de réduction d'au moins 25 % à 40 % d'ici à 2020. Ils en sont loin.Mais au Sud, les pays émergents ne peuvent plus se dispenser d'agir. D'ici à 2030, la quasi-totalité de la hausse de la consommation d'énergies fossiles et donc des émissions leur sera imputable. Si les émissions par tête en Chine et en Inde continuent à croître à leur rythme actuel, elles s'élèveront à 47 gigatonnes de GES au lieu de se tenir dans les 35 à ne pas dépasser d'ici à 2030 pour respecter le seuil de 2 °C. « Cela voudrait dire que 5 milliards de personnes, en dehors de la Chine et de l'Inde, auraient un niveau d'émission par tête négatif de 2 tonnes de GES, comparé à 8 tonnes en Inde et 23 en Chine », s'alarme emmanuel Guérin. De toute évidence, l'équilibre du partage du fardeau reste encore à trouver.
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