Dans « Wall Street », le film d'Oliver Stone sorti en 1987, ...

Dans « Wall Street », le film d'Oliver Stone sorti en 1987, le méchant spéculateur Gordon Gekko (Michael Douglas) a cette tirade célèbre : « Greed is good » (« la cupidité est le bien »). La crise actuelle a montré jusqu'où pouvait conduire une telle philosophie. Faire basculer le monde dans l'ère du « green is good », voilà ce qui attend les 192 pays réunis à partir d'aujourd'hui à la conférence de Copenhague sur le climat. Mais pour parvenir au monde merveilleux de la croissance verte, à ce « green new deal » qui suscite tant d'espérances, il n'y a pas qu'une lettre à changer. L'ensemble de nos comportements, de nos modes de vie mêmes, est en cause. Avant d'être un défi économique, c'est un défi politique. Il n'est qu'à voir les réactions de colère provoquées en France par la création d'une très modeste taxe carbone pour s'en convaincre. Pourtant, si la thèse de l'origine humaine du réchauffement climatique, majoritaire chez les scientifiques, est exacte, nous sommes tous responsables du sort de la planète. Le pari, résumé par l'économiste britannique Nicholas Stern, est connu : le coût de l'inaction risque d'être cinq fois plus élevé que celui de l'action. Cela peut représenter jusqu'à 10.000 milliards de dollars de richesse en moins en 2050. Voilà pourquoi aucune grande puissance ne peut endosser la responsabilité d'un échec. Voilà aussi pourquoi aucune entreprise ne peut rester à l'écart des investissements dans les nouvelles technologies vertes. En lever de rideau, la Chine et les États-Unis, les deux principaux émetteurs de CO2 du monde, ont annoncé pour la première fois des engagements chiffrés, afin d'infléchir pour l'une, commencer de réduire pour l'autre, leur empreinte carbone. Un geste encore insuffisant pour les écologistes, et pour l'Union européenne, qui supporte aujourd'hui l'essentiel de l'effort. Mais qui permettra peut-être, sans attendre Mexico fin 2010, d'assurer la relève du protocole de Kyoto, qui s'achève en 2013. Bien sûr, ce serait irréaliste de croire que l'on sortira de Copenhague en respectant à la lettre les recommandations des « Khmers verts » les plus alarmistes. On aura plutôt une addition d'engagements régionaux ou nationaux, plus ou moins contraignants et de nouveaux mécanismes d'incitations financières en faveur des pays pauvres, plus ou moins généreux. L'important est que désormais, le monde entier embarque dans la révolution verte. Ce qui va changer en revanche à Copenhague, et c'est cela qui fait de cette conférence un moment historique, c'est la perception que tous les dirigeants de la planète ont de l'urgence d'agir. En nous rappelant que l'occupation de la Terre par bientôt 9 milliards d'êtres humains bute sur des ressources limitées, la crise écologique rejoint la crise financière : résoudre l'une, c'est aussi régler l'autre. [email protected] planète toute entière s'engage dans la révolution verte.philippe mabilleDu « greed » au « green »
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