Continental Airlines jugé seul coupable du crash du Concorde

Le procès du crash du Concorde n'est pas fini. Continental Airlines, jugé lundi par le tribunal de Pontoise (Val d'Oise) seul coupable de cette tragédie qui a causé la mort de 113 personnes le 25 juillet 2000, va faire appel de ce jugement que la direction qualifie d'« absurde ». Pour le tribunal, c'est bien une lamelle en titane, tombée d'un DC-10 de Continental sur l'une des pistes de Roissy quelques minutes avant le décollage de Concorde qui a provoqué l'accident. Cette lamelle a causé l'éclatement d'un pneu dont les projections ont percé le réservoir, entraînant une fuite de carburant qui s'est enflammé. Il s'agit du scénario du Bureau Enquêtes Analyses (BEA). « Décrire la lamelle comme la cause de l'accident, et Continental et l'un de ses employés comme les seules parties fautives, montrent la détermination des autorités françaises de détourner l'attention et la responsabilité d'Air France, qui appartenait à l'État au moment de l'accident », répond la compagnie américaine. Pour elle, qui a toujours insisté sur l'absence d'une pièce (l'entretoise) sur le Concorde le jour du drame mais aussi sur sa surcharge, « l'incendie a commencé 800 mètres environ avant de rouler sur cette pièce. Une thèse qui, pour le tribunal, ne s'appuie sur aucune constatation matérielle ni sur aucun témoignage. Les « négligences » d'EADSContinental est jugée coupable « d'homicides et blessures involontaires ». Son organisation et sa maintenance sont pointés du doigt. Le chaudronnier qui avait fixé la lamelle a écopé de quinze mois de prison avec sursis. Sur 1,8 million d'euros de dommages et intérêts à verser aux parties civiles, 1,25 million environ incombent à la Continental dont 1 million à Air France. EADS, héritier d'Aérospatiale, qui avait construit Concorde, a été jugé responsable civilement du fait qu'il n'y ait pas eu de réactions au risque d'incendie avéré depuis les années 1980. Pour ces « négligences », selon le tribunal, EADS devra participer à 30 % du montant des dommages et intérêts. Trois anciens responsables français de l'aéronautique, qui étaient poursuivis, ont été relaxés. La plupart des familles des victimes ne s'étaient pas constituées partie civile car elles avaient été indemnisées par les assureurs d'Air France à raison d'une centaine de millions, selon certains médias. Une somme que pourront demander les assureurs à Continental et EADS si le jugement est confirmé en appel.
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