Areva avance ses pions sur le sous-continent

Ce n'est pas encore un accord définitif, mais c'est une avancée tangible pour l'implantation d'Areva en Inde. À l'occasion du voyage sur place de Nicolas Sarkozy, le groupe dirigé par Anne Lauvergeon a signé lundi avec l'entreprise publique indienne NPCIL (Nuclear Power Corporation of India Limited) un accord cadre pour la construction de deux EPR en Inde, presque deux ans après avoir défini un protocole d'accord. Reste désormais à finaliser les négociations de ce contrat de l'ordre de 7 milliards d'euros. Ces deux nouveaux EPR, cinq et sixième commande pour le réacteur de nouvelle génération d'Areva - quatre sont en cours de construction, en Finlande, en France à Flamanville et deux en Chine sont les premiers d'une série de six qui doivent être construits à Jaitapur, dans l'État du Maharashtra. Les études permettant la préparation du site, l'approbation du projet par l'autorité de sûreté nucléaire indienne et la configuration technique détaillée de l'EPR Jaitapur, démarreront début 2011, a précisé Areva. L'accord couvre également la fourniture sur 25 ans du combustible destiné à alimenter le site indien. Un marché porteurEn forte croissance, fortement importeur d'énergie, l'Inde constitue un marché clé pour les acteurs du nucléaire. Le pays prévoit de multiplier par treize d'ici à 2035 sa capacité de production nucléaire, de 4,5 gigawatts actuellement. L'Inde, qui compte tester les trois technologies russe, américaine et française, a adopté en août une loi destinée à relancer le nucléaire civil en l'ouvrant aux investisseurs étrangers privés. Mais les équipementiers nucléaires tiquent sur la disposition qui prévoit que les fournisseurs de technologies soient financièrement responsables en cas d'accident en Inde. Les discussions d'Areva sur place devraient se poursuivre sur ce sujet. Outre l'Inde, la Chine a bien sûr les projets les plus pharaoniques sur le développement de son nucléaire civil. Le pays compte décupler sa puissance d'ici à 2020, à 80 GW, et la porter à 200 GW en 2030. Areva a une vingtaine de projets d'EPR actuellement à l'étude, particulièrement en Chine, en Inde, en Europe et aux Etats-Unis. Le groupe espère construire un tiers des 200 réacteurs que devrait absorber le marché d'ici 2030. O. H.
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