La puissance du « cloud computing » au service de la recherche scientifique

Pour effectuer des calculs informatiques sur des masses de données considérables, les chercheurs disposent actuellement de deux outils, les supercalculateurs et les grilles informatiques (voir ci-dessous). L'utilisation des ressources du « cloud computing », une infrastructure délocalisée destinée à externaliser les ressources informatiques des entreprises, pourrait bien se révéler très utile. Depuis plusieurs années l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) mène un partenariat rapproché avec Microsoft au sein d'un laboratoire commun basé à Orsay, en banlieue parisienne. Le géant américain des logiciels approfondit encore cette collaboration en permettant aux chercheurs d'accéder aux moyens de calcul de sa plate-forme de cloud computing Azure, lancée en 2009. Cet accord est le premier au monde avec celui signé aux États-Unis sur la modélisation du climat avec la NSF (National Science Foundation). « Le cloud computing offre à l'utilisateur l'illusion d'avoir accès à une puissance infinie. Le ?data center? de Dublin, dédié à Azure pour l'Europe, héberge une centaine de milliers de serveurs... Nous disposons donc de moyens de calculs à ne plus savoir qu'en faire », explique Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de Microsoft France. Cet accord est valable pendant deux ans, permettant aux chercheurs de bénéficier des ressources des ?data centers? de Microsoft pour exécuter leurs applications sur le Web, stocker des volumes de données considérables et les partager avec leurs pairs ou l'ensemble de la communauté scientifique. Expérimentations« Le métier des chercheurs n'est pas de faire de la maintenance des supercalculateurs. Le cloud est un bon moyen d'accéder à la puissance informatique sans avoir à gérer l'infrastructure », explique Thierry Priol, directeur scientifique adjoint à l'Inria. Le centre de recherche a lancé en début d'année 2010 un appel à projet en interne pour tester cette nouvelle infrastructure de calcul. Le choix s'est porté sur la recherche en neuro-imagerie menée par l'équipe Parietal de l'Inria. Ces chercheurs analysent les images de Neurospin, une plate-forme du CEA capable de générer des IRM (imagerie par résonance magnétique) du cerveau de haute précision. Disposer d'un outil offrant la possibilité de faire des expérimentations à large échelle sur des bases de données gigantesques est évidemment séduisant pour ces scientifiques à la recherche d'anomalies génétiques sur ces images.ProgrammationPourtant, avant de pouvoir exploiter à fond la puissance de calcul d'Azure, les chercheurs de l'Inria vont devoir se familiariser avec la gestion de données propres à cette informatique « dans les nuages ». « Nous devons développer des modèles de programmation différents du calcul en parallèle que l'on connaît dans les grilles informatiques », souligne Thierry Priol. La première étape sera franchie dans six mois : les chercheurs de l'équipe Kerdata, spécialisée dans l'architecture des systèmes informatiques, auront intégré les interfaces de programmation propres à Azure et pourront former l'équipe Parietal de neuro-imagerie.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.