« 750 euros le mètre carré près de l'Étoile »

STRONG>Jacques Bagge directeur chez Jones Lang LaSallePourquoi les entreprises quittent-elles Paris ?Il y a des saisons, des modes. Les entreprises cherchent à faire des économies en profitant du différentiel de coût de location entre Paris et sa banlieue. Alors que le loyer des immeubles les plus cotés atteint 750 euros/m2 près de l'Étoile et 580 euros/m2 à La Défense, il est inférieur à 400 euros en première couronne Sud, à 280 euros en première couronne Est et s'étage entre 200 et 300 euros en première couronne Nord. Au-delà, les entreprises recherchent des immeubles plus modernes, plus vastes et mieux équipés à l'image du Crédit Agricolegricole qui a acquis l'immeuble Evergreen à Montrouge qui répond aux dernières normes de développement durable. Peut-on parler d'une recomposition de la carte immobilière francilienne ?Il n'y a pas vraiment de carte immobilière francilienne. Je vous mets au défi de me dire où se trouvent les banques, les ministères, les SSII ! Le seul quartier qui ait réellement gardé une spécialisation est le VIIIe arrondissement avec les cabinets d'avocats internationaux. En revanche, il est vrai que les mairies communistes de Villejuif, de Saint-Ouen et de Saint-Denis ont compris leur intérêt à développer un quartier d'affaires pour contrebalancer le peu d'impôts fonciers ou de taxe d'habitation qu'elles perçoivent. Que peut faire Paris pour lutter contre cette tendance ?Il est très difficile de transformer les bâtiments existants en immeubles de dernière génération, compte tenu de la vigilance des architectes des bâtiments de France. Aussi, la tendance est d'essayer de trouver des espaces vierges ou des friches reconvertibles, comme dans le XIXe avec les entrepôts Macdonald ou le Parc du millénaire ou dans le XIIIe avec la ZAC Rungis. Mais Paris est déjà très dense. Il est très délicat d'y détruire un immeuble pour en construire un autre. Mais d'autres entreprises sont revenues dans la capitale comme Technip parti de La Défense pour s'installer dans le XVIe ou Sony qui a quitté Saint-Ouen pour le IXe. Ce phénomène de balancier entre la très proche banlieue et le centre de Paris va perdurer. Propos recueillis par Sophie Sanchez
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