Les groupes malaisiens fusionnent pour s'imposer sur la scène internationale

Pas plus tard que la semaine dernière, Carlyle group, deuxième société de capital investissement au monde, se disait prête à mettre sur la table 602 millions de dollars en vue de racheter QSR Brands, une chaîne de fast-food malaisienne. Une offre finalement déclinée par la société malaisienne. En début de semaine, le numéro un mondial de la chimie, l'Allemand BASF signait un accord cadre prévoyant l'étude d'un investissement commun d'environ 1,3 milliard de dollars avec le groupe pétrolier Petronas, propriété de l'Etat malais. Le même jour, Bank of China indiquait, quant à elle, son intention d'ouvrir quatre filiales en Malaisie.Alors qu'il déplorait il y a un an à peine l'absence de visibilité des groupes malaisiens sur la scène internationale et le manque d'intérêt des investisseurs étrangers pour ces derniers, Najib Razak, le premier ministre malaisien, boit aujourd'hui du petit lait. Son vaste programme de réformes libérales mis en oeuvre en 2009, et visant à favoriser les investissements étrangers dans le pays et à faciliter les fusions-acquisitions commence à porter ses fruits. La plus forte croissancePreuve en est, la Malaisie est cette année le pays d'Asie à avoir connu la plus forte croissance par rapport à 2009 sur le plan des opérations de fusions-acquisitions. Au total, le pays enregistre un montant de 27 milliards de dollars d'opérations réalisées, soit près du triple par rapport à l'année dernière. « La consolidation est en grande partie tirée par la nécessité d'élargir le champ de ces sociétés », rappelle le président de la banque Maybank Investment Bank Tengku Abdul Aziz, « Le pays a besoin de développer sa force de frappe en Malaisie mais aussi en vue de se développer hors de ses frontières ». La Malaisie a ainsi fortement contribué au rebond des fusions-acqusitions sur l'ensemble du continent asiatique qui ont atteint 435 milliards de dollars (+ 7 %). Kuala Lumpur dépasse ainsi cette année l'Indonésie et Singapour, deux pays qu'elle cherchait à rattraper sur le plan international. Depuis le début janvier, ces dernières ont respectivement réalisées pour 14,5 et 13,1 milliards de dollars de transactions. Cette stratégie passe par des opérations de rapprochement avec des groupes étrangers. En témoigne par exemple l'acquisition - la sixième en taille cette année - du groupe malaisien Titan Chemicals réalisée cet été pour un montant de 1,25 milliard de dollars par le sud-coréen Honam Petrochemicals. Même si pour l'heure, les trois-quarts des transactions dans le domaine des fusion-acquisitions restent, course à la taille oblige, d'ordre domestiques. Et ce, dans un grand nombre de secteurs. Dans le domaine bancaire, le rapprochement des groupes Hong Leong Bank et Eon Capital a par exemple permis de donner naissance au quatrième établissement du pays. Certains holdings se sont également étoffés. Comme celui du tycoon Jeffrey Cheah, qui a fusionné ses deux sociétés Sunway Holdings et Sunway City dans une transaction à 2 milliards de dollars. Ou encore celui de la galaxie Tanjong, avec l'offre de Tanjong Capital sur le producteur d'électricité Tanjong PLC.
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