Le russe ARMZ obtient le feu vert pour prendre le contrôle du canadien Uranium One

C'est en toute discrétion que s'apprête à être scellée l'une des opérations de rapprochement les plus politiquement sensibles organisées entre deux entreprises en 2010. D'ici à la fin décembre, le minier russe ARMZ mettra bel et bien la main sur le Canadien Uranium One dans lequel sa participation montera de 23,1 % à 51 %. Division de production d'uranium du holding nucléaire publique Rosatom, ARMZ a indiqué dans un court communiqué avoir reçu toutes les autorisations gouvernementales pour boucler un « deal » qui donnera naissance à une société visant le rang de numéro deux mondial de la production d'uranium à l'horizon 2015, derrière le Kazakh Kazatomprom.Hors de Russie, ce feu vert a été accordé dans tous les pays impliqués par cette opération : le Canada, le Kazakhstan, l'Australie, mais aussi, au cours des dernières semaines, les États-Unis où Uranium One est propriétaire de mines dans le Wyoming. Selon des informations rapportées par le « Financial Times » et confirmées à « La Tribune » par le siège de ARMZ, la nouvelle entité sera responsable en 2015 de plus de la moitié de la production d'uranium aux États-Unis. « La production d'uranium est attendue à environ 4 millions de livres aux États-Unis en 2010 », indique le groupe, précisant « qu'actuellement, aucun actif de Uranium One n'y est en activité. Mais nos projets de développement devraient nous permettre de produire de 2 à 4 millions de livres d'uranium en 2015 », dans le pays, ajoute ARMZ.Émoi en Amérique du nordL'annonce, en juin, de ce rapprochement dans des conditions très généreuses pour les actionnaires d'Uranium One avait créé l'émoi en Amérique du nord. Et en dépit des retombées commerciales attendues pour le minier, dont le chiffre d'affaires a bondi de 92,4 % à 700 millions d'euros en 2009, sa direction assure « qu'ARMZ et Rosatom n'auront pas de relations formelles avec les filiales américaines d'Uranium One », lorsque le groupe canadien passera sous pavillon russe. « ARMZ ne sera pas directement impliqué dans la gestion ou le pilotage des filiales américaines » de Uranium One dont la société russe « se contentera d'être l'actionnaire majoritaire ». Éric Chalmet
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