Les banques européennes valent trop cher en Bourse

Les banques ne seront plus les stars de la Bourse en 2010. Tel est l'avis des analystes de Deutsche Bank qui, dans une toute récente étude, prédisent une « sousperformance » du secteur bancaire européen par rapport à l'ensemble du marché boursier cette année. Une opinion partagée par leurs confrères de KBW (Keefe, Bruyette & Woods) : ils viennent de dégrader leur recommandation sur les banques européennes, à « neutre. »Si le secteur n'a plus les faveurs des analystes, c'est d'abord en raison de sa valorisation. Massacrés en 2008, crise financière oblige, les cours de Bourse ont rebondi de façon spectaculaire, l'an dernier : l'indice Dow Jones Stoxx 600 des principales banques européennes s'est envolé de 47 %, une performance encore meilleure que celle du Dow Jones Stoxx 600 tous secteurs d'activité confondus (+ 28 %). Le revers de la médaille, c'est que les valeurs bancaires ne sont plus bon marché. Selon Deutsche Bank, les banques européennes se paient aujourd'hui 1,2 fois la valeur de leur actif net estimé pour 2011. Ce qui signifie qu'une grande partie du redressement attendu des bénéfices est intégrée dans leurs cours actuels, d'après le courtier. Des bénéfices dont les estimations pour 2010 et 2011 (voir infographie) ont été tellement rehaussés par les analystes financiers ces derniers mois qu'elles ne laissent pas de place à la moindre déception, s'inquiète KBW.excès d'optimismeOr il se pourrait bien que les analystes aient péché par excès d'optimisme. Dans le contexte de reprise économique molle qui s'annonce, tant Deutsche Bank que KBW discernent peu de leviers de croissance pour les banques, à l'exception des marchés émergents. Un bon point, au passage, pour HSBC, Banco Santander et BBVA, très présentes en Asie et en Amérique latine.Mais, d'après Deutsche Bank, l'une des pires menaces pour le secteur bancaire réside dans le durcissement à venir de sa réglementation, notamment en matière de qualité des fonds propres. Promis par le G20 de Pitts­burgh afin de prévenir les risques de faillite, ce durcissement réglementaire pourrait inciter les établissements de crédit à verser moins de dividendes à leurs actionnaires, s'alarme KBW. Qui souligne que les valeurs bancaires ont en réalité déjà commencé à se comporter moins bien que la Bourse dans son ensemble : depuis début octobre, leur performance est inférieure de 10 % à celle du marché européen. Christine Lejouxl'une des pires menaces pour le secteur bancaire réside dans le durcissement à venir de sa réglementation.
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