produits tropicaux

Les Japonais l'ont bien compris, qui accordent plusieurs heures à la cérémonie du thé : le temps du thé n'est pas le même que celui des autres matières premières. À l'heure du trading électronique, où les opérations se traitent en millisecondes, les échanges de thé prennent aussi leurs temps. Sur le principal marché du thé, celui de Mombasa au Kenya, les enchères se déroulent une fois par semaine, le jeudi. Hier, les cours baissaient à 3,10 dollars le kilogramme, plombés par l'arrivée subite des récoltes après de fortes pluies qui ont favorisé la croissance des feuilles de théiers. Kaison Chang, le secrétaire du groupe intergouvernemental de la FAO sur le thé, s'inquiète pourtant de l'attrait que présente désormais la boisson, après la forte hausse des cours constatée en 2009. « Les planteurs de thé, encouragés par la hausse des prix, pourraient accroître leurs surfaces, ce qui se traduirait par une offre pléthorique sur les marchés », selon lui. Le prix moyen du feuillage a atteint 3,18 dollars le kilogramme en 2009, contre 2,38 dollars en 2008, avec un pic de prix à plus de 5 dollars en décembre dernier. La lenteur du thé le protège toutefois contre toute augmentation brutale de l'offre. Il faut en effet trois ans pour qu'un arbre à thé arrive à maturité. Et les trois premiers pays exportateurs que sont le Bangladesh, le Kenya et le Sri Lanka ont déjà du mal à s'adapter à la demande. Les trois pays ont été affectés par des aléas climatiques divers cette année : mousson en retard, inondations pour les pays du sous-continent indien, faibles pluies pour l'Afrique. Or la consommation ne cesse de progresser, si bien que le déficit de thé devrait se prolonger en 2010 comme en 2011. Pour 2010, le déficit pourrait atteindre 130 millions de kilogramme, selon le directeur général de McLeod Russel India, la première plantation de thé au monde, contre 110 millions de kilogramme anticipés il y a seulement quelques mois. Soit environ 10 % du commerce international du thé noir. La progression de la demande concerne surtout des pays comme le Pakistan, l'Égypte, mais le breuvage remporte également de nouveaux suffrages en Irlande et au Royaume-Uni.plus de piratageÀ court terme, la chaîne logistique du thé est grippée, ce qui rallonge les délais de livraison. La baisse des cours du fret, conjuguée à la progression du piratage au large de l'Éthiopie décourage les affréteurs de thé qui ralentissent la fréquence des navires. Sur la route la plus active, qui emmène le thé noir de l'Afrique vers le Pakistan, un des principaux importateurs de thé, il faut désormais compter près de trois semaines plutôt qu'une, pour que les sacs arrivent à bon port.
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