Dépendance : ce que veulent les Français

C'est un colloque sobrement intitulé « La dépendance, débat national. Poser les enjeux » qui se tient ce mardi au Conseil économique, social et environnemental. Et pourtant, après les synthèses de deux tables-rondes sur « les enjeux du vieillissement pour la société française » et sur « une prise en charge de qualité des personnes âgées dépendantes » réalisées par les ministres en charge du dossier Roselyne Bachelot et Marie-Anne Montchamp, le colloque sera clôturé par un invité-vedette, Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État devrait rappeler l'enjeu de la réforme dont une partie verra le jour en 2011, et l'autre vraisemblablement après la présidentielle de 2012. Une réforme que les Français vont suivre de près, tant le thème les concerne. Selon les résultats du baromètre Banque Postale Prévoyance - « La Tribune », 78 % Français âgés de 35 à 75 ans se déclarent concernés par la dépendance des personnes âgées, que ce soit pour eux-mêmes ou pour leurs proches (82 %). Et ce d'autant que près des deux tiers (62 %) sont ou ont déjà été confrontés à cette situation.En cas de maintien à domicile (dont le coût mensuel moyen est de 1.570 euros, contre 2.160 euros dans l'hébergement spécialisé), les Français préfèrent très majoritairement être aidés psychologiquement et financièrement plutôt que de se voir proposer une aide « professionnelle » extérieure. Pour autant, près d'un Français sur deux (46 %) se dit mal informé sur les solutions disponibles, particulièrement auprès des moins de 45 ans, alors qu'il s'agit de la tranche d'âge idéale pour se préparer à faire face à ce risque de la dépendance. En pratique, ils ne sont qu'un tiers à se préparer quand 18 % déclarent avoir souscrit un produit financier (12 % un contrat de prévoyance).Au final, les Français plébiscitent toujours l'intervention de l'État - trois sur quatre sont favorables à une prise en charge de la dépendance, via les impôts et les taxes. Et demandent majoritairement (83 %) un développement des aides permettant le maintien ou l'hospitalisation à domicile. Ces revendications arrivent largement devant l'augmentation du nombre de places disponibles dans les maisons de retraite, la hausse du montant de l'allocation d'État ou le développement des avantages fiscaux pour la souscription d'un contrat d'assurance spécifique dépendance.Maintien à domicileCes résultats corroborent les positions exprimées lors des consultations menées depuis le début de l'année par Roselyne Bachelot et Marie-Anne Montchamp, qui ont pu dégager un certain nombre de mesures consensuelles comme favoriser au maximum le maintien à domicile des personnes âgées ou bien partir de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) pour bâtir un système au lieu de créer une cinquième branche de la sécurité sociale. En installant la semaine dernière les travaux des groupes de travail sur la prise en charge de la dépendance qui se réunira jusqu'à l'été, Roselyne Bachelot avait certes rappelé que le volet financement n'était pas le seul enjeu de la réforme, il n'empêche : ce thème est de loin le plus clivant, entre ceux qui défendent la solidarité nationale et ceux qui souhaitent ouvrir la porte à l'assurance individuelle ou solliciter le patrimoine des Français.
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