Les trois défis du groupe électronique en 2011

? Le cours de BourseThales doit indéniablement regagner la confiance des marchés. Ainsi, lundi, Kepler Capital Markets a abaissé sa recommandation sur le titre, passant d'achat à « conserver ». L'objectif de cours a été ramené de 33 à 29 euros. Depuis un an, l'action Thales a perdu près de 14 %. Aujourd'hui, elle navigue autour de 27-28 euros. Bien loin de son niveau d'il y a trois ans quand le titre s'échangeait à plus de 43 euros et encore plus de celui d'il y a cinq ans lorsqu'il dépassait les 47 euros. Le groupe électronique pâtit notamment de la stratégie très prudente (trop ?) de son patron. Les marchés avaient ainsi sanctionné Thales le 16 décembre dernier, jour de la publication d'une interview de Luc Vigneron dans « Les Echos ». Pénalisé par des propos de son PDG sur les marges de son groupe, le titre avait reculé à la clôture de 3,7 %, à 26,825 euros et avait essuyé la plus forte perte du SRD (les valeurs les plus liquides). Une destruction de valeur inédite pour Dassault Aviation devenu il y a plus de dix-huit mois l'actionnaire industriel de référence. ? Les contrats« Au total, nous devrions faire une meilleure année [2010, Ndlr], sur le plan commercial, que ce que nous escomptions au moment du budget il y a un an », a expliqué Luc Vigneron lors de la présentation de ses voeux aux salariés. Pour autant, le groupe, qui avait de très fortes positions à l'international, est en train de les perdre, notamment avec la disparition des agents indispensables dans certains pays. Par ailleurs, l'exigence d'une rentabilité d'au moins 10 % sur chaque affaire gagnée limite forcément l'obtention de contrats. Enfin, certaines filiales internationales parmi les plus importantes sont très loin d'atteindre le budget prévu pour 2010. Le différentiel du résultat opérationnel courant (ROC) entre le budget attendu et le prévisionnel de fin d'année dépasserait les 200 millions d'euros dans les grandes filiales étrangères. ? Les salariésLe groupe reste fragilisé en interne. Les départs de hauts cadres se poursuivent, y compris certains d'entre eux qui ont été recrutés par la nouvelle direction. Ce qui ne manque pas d'étonner et de ravir les cabinets de recrutement à la recherche d'ingénieur de haut niveau. Le groupe d'électronique va parallèlement supprimer jusqu'à 1.500 postes en France, soit 4 % de ses effectifs dans l'Hexagone et 2 % dans le monde. Les coupes toucheront essentiellement les fonctions dites de support : finance, juridique ou encore communication. D'où une inquiétude persistante parmi les salariés même si aujourd'hui les syndicats sont calmes en apparence. M. C.
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