Zapatero réforme le marché du travail

Le mouvement de panique qui s'est emparé, jeudi, de la Bourse espagnole a poussé le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero à annoncer vendredi de nouvelles mesures pour rassurer les marchés. L'Espagne doit d'urgence convaincre qu'elle est capable de revenir à un déficit public égal à 3 % de sa richesse nationale, en 2013, et d'accroître l'efficacité de son modèle économique. Pour José Luis Zapatero, la tâche sera rude. Il devra rester à l'écoute de ses électeurs de gauche et des membres de son propre parti au sein duquel sa crédibilité s'effrite, sans pouvoir compter sur la conjoncture, le produit intérieur brut (PIB) espagnol ayant enchaîné sept trimestres d'affilée de baisse. taux de chômage à 18,9 %Vendredi, la très attendue réforme du travail a été présentée aux partenaires sociaux. Il s'agit d'une feuille de route censée orienter les négociations entre syndicats, patronat et gouvernement pour en finir avec un taux de chômage à 18,9 %. Les angles d'attaque sont notamment l'emploi des jeunes et la promotion du contrat à durée indéterminée qui, selon José Luis Zapatero, ne doit pas « entraîner plus de coûts pour les entrepreneurs ». Le gouvernement souhaite rationaliser les nombreuses aides à l'emploi qui coûtent 3 milliards d'euros et ont perdu leur efficacité. Syndicats et patronat ont semblé globalement satisfaits et prêts à négocier. Ils devraient ainsi reprendre un dialogue rompu en juillet dernier sur ce même thème. Selon le ministre du Travail, Celestino Corbacho, il faut qu'un accord soit trouvé en avril, au plus tard.L'autre réforme structurelle, celle des retraites, annoncée il y a dix jours, n'a pas remporté la même adhésion. L'annonce d'un prochain recul de l'âge légal de départ à la retraite, de 65 à 67 ans, a suscité un véritable tollé à gauche. À tel point que l'exécutif a dû reculer sur d'autres propositions, comme celle de se baser sur vingt-cinq ans d'activité au lieu de quinze ans pour calculer le montant des retraites. Le gouvernement a dû faire marche arrière quelques heures seulement après l'avoir présentée à la Commission européenne.Cette attitude n'a fait qu'aviver les critiques qui visent l'exécutif, accusé d'improviser dans la gestion de la crise. Pour le gouvernement, il s'agit à présent de retrouver une image de plus grande sérénité. María Teresa de la Vega, vice-présidente du gouvernement, s'est voulue rassurante : « Nous avons la force de continuer à manier le gouvernail. » Gaëlle Lucas, à Madrid
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