Une femme Business Angel

Il y a de l'entraide entre les femmes. Il n'y a pas d'ego. Quand j'ai débuté dans la publicité, en 1968, j'étais exotique. Il n'y avait pas de femme. Ça m'a permis de faire mon chemin. J'avais un DES de sciences économiques, c'était assez rare à l'époque. Je suis entrée chez Bayard Presse puis chez Publicis en 1970 et y suis restée vingt-deux ans. En 1986, « Le Monde » a décidé d'externaliser sa régie. J'ai monté le dossier pour Publicis, face à Havas. Bernard Wouts, alors administrateur du « Monde », a choisi ma recommandation. J'ai été surprise qu'on prenne une femme. « Le Monde » était très masculin.Quand on a envie de s'en sortir, on s'en sort. Les hommes y croient. Ils se croient très bons et ils y vont. J'ai appris à me mettre en avant et à demander. En 1992, je suis entrée au GIE Mediavision-Circuit A. Il fallait remodeler le média cinéma UGC Gaumont Pathé CGR. Le GIE a explosé. J'ai continué chez UGC. Je suis « punchy » mais j'ai eu la chance de rencontrer des patrons ouverts aux femmes. J'ai « fini » présidente de Screenvision. J'ai toujours eu des équipes mixtes. Les hommes et les femmes n'ont pas tout à fait les mêmes qualités. Les hommes sont moins sérieux. Ils sont joueurs. Culturellement, ils sont poussés au risque. Les femmes doivent assurer. Elles n'exercent pas le pouvoir de la même façon car elles existent en dehors du pouvoir. Je pense que c'est un atout.En 2004, je me suis retrouvée à la retraite. J'ai créé un cabinet de conseil. J'ai rencontré la présidente du réseau Femmes Business Angels. J'étais dégoûtée de voir l'évolution des grandes entreprises et les gestionnaires de patrimoine qui faisaient n'importe quoi. La Bourse ne remplissait plus son rôle de financement de l'économie. Le renouvellement du tissu économique passe par les Business Angels. Pour être femme Business Angel, il faut s'engager à investir au moins 20.000 euros en deux ans. Il y a des formations. On organise des rencontres mensuelles avec les porteurs de projets. Les besoins en fonds propres des porteurs de projets varient entre 50.000 et 800.000 euros. On aide à faire les tours de table avec d'autres réseaux. On reçoit 20 projets par mois et on en sélectionne 5. C'est une activité très rafraîchissante. Il y a des gens qui y croient, qui créent des emplois. Il y a 2 % ou 3 % de femmes parmi les Business Angels. n www.femmesbusinessangels.org. jardins secretsSon objet fétiche. Il y a longtemps que j'ai abandonné les « doudous » ! Sa devise. « Pourquoi pas ? »Son plat favori. Les nouilles.Son refuge. Ma chambre à la campagne au milieu des bois.Son défouloir. Pas vraiment besoin de « défouloir », ce que je fais m'amuse. Et si besoin quand même : alors, danser un bon rock.Françoise Huguet-Devallet est gérante de Blu Sky Conseil et vice-présidente du réseau Femmes Business Angels. Elle a effectué sa carrière dans la publicité, à la tête du Monde Publicité SA puis de Circuit A (UGC) et de Screenvision.
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