Souvenir, souvenir (de Bourse)

Souvenez-vous il y a juste un an. Les femmes étaient déjà à la fête, mais les marchés beaucoup moins. En pleine crise postfaillite de Lehman, les traders étaient déboussolés, les banquiers éreintés et la Bourse déprimait au fond du trou de la crise des subprimes. Flirtant avec son record de faiblesse de la décennie atteint en 2003, le CAC 40 tombait de Charybde en Scylla. Aucun boursicoteur n'a oublié ce noir lundi du 9 mars, quand la Bourse de Paris a terminé juste en dessous de 2.520 points. Ce qui est resté pendant un an comme « le point bas du 9 mars » n'est heureusement plus qu'un vieux cauchemar. Les marchés d'actions ont rebondi allègrement de 55 % à Paris et de 60 % outre-Atlantique. Une crise, celle des dettes souveraines, a chassé l'autre, celle des dettes privées. Mais elle frappe moins les comptes des entreprises qui songent à nouveau à leur croissance en Asie, à leur plan de développement à cinq ans, et à soigner leurs actionnaires. Et l'on se reprend à rêver au retour des fusions-acquisitions, des introductions en Bourse et à de nouveaux records après une décennie pourrie par deux krachs. Cela tombe bien, un autre anniversaire se profile à l'horizon : dans moins de six mois, le CAC 40 fêtera les 10 ans de son sommet absolu, 6.922,33 points, inscrit le 4 septembre 2000 et jamais revu depuis. À l'époque, une entreprise valait 40 fois ses résultats et c'était très banal. Les « TMT » (technos, médias, télécoms) régnaient en souverains et l'on se piétinait pour devenir actionnaire des start-up qui se présentaient en Bourse. On s'arrachait 70 ou 80 fois les actions proposées ; le risque, on ne connaissait pas. Un autre monde ? Allez, plus que 77 % de hausse pour retrouver le nirvana... [email protected] motte
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