Des dirigeantes aux avant-postes des acquisitions en 2009

Ce n'est peut-être qu'un hasard, mais force est de constater que deux des plus grandes acquisitions annoncées dans l'industrie en 2009 - une année plutôt pauvre dans ce domaine - ont été menées par des femmes. Si les fusions géantes dans la pharmacie sont restées le domaine des hommes, l'agroalimentaire, lui, a été secoué par des femmes.SurpriseEn avril, c'est Indra Nooyi, l'Indienne qui dirige PepsiCo depuis 2006, qui a surpris le monde des fabricants de boissons en lançant une offre de 6 milliards de dollars - portée à 7,8 milliards durant l'été - sur ses deux principaux embouteilleurs. Une vraie révolution pour le géant des sodas, qui, comme son rival Coca-Cola, se contentait jusqu'alors de fabriquer le concentré puis de confier la mise en bouteille et la distribution, les opérations les plus gourmandes en capitaux, à des sociétés indépendantes. « Je pense que ce système de franchise fonctionnait bien tant que le marché était en croissance », expliquait la semaine dernière, sur CNBC, Indra Nooyi au milliardaire américain Warren Buffett, l'un des actionnaires de référence de Coca-Cola. « Mais quand la croissance ralentit, le système ne fonctionne plus, car on se retrouve avec deux entreprises [PepsiCo et l'embouteilleur, Ndlr] qui se battent pour se partager un tout petit bénéfice. » Logique. L'argumentaire n'a pas semblé convaincre Warren Buffett. Mais il avait visiblement été compris par le patron de Coca-Cola, qui a annoncé, voilà dix jours, une opération similaire avec ses propres embouteilleurs aux États-Unis.Irene Rosenfeld, la patronne de Kraft, aura eu, elle aussi, du mal à convaincre Warren Buffett, qui détient 10 % du capital de son groupe. Lorsque, en septembre, les premières rumeurs prêtent à Kraft l'intention d'offrir 16,7 milliards de dollars pour le confiseur britannique Cadbury, le vieux « sage d'Omaha » se tait. Mais quand, en novembre, l'OPA hostile est lancée, le milliardaire sort de sa réserve et exhorte Irene Rosenfeld à ne pas surpayer sa cible. Mais la dame est tenace. Les rumeurs de contre-offre de Nestlé ou des chocolatiers Hershey et Ferrero se font insistantes, avant de faire pschitt. Cadbury rejette l'offre de Kraft et la Grande-Bretagne s'émeut de cette offensive sur un fleuron national. Mais, en janvier, Irene Rosenfeld consent un petit effort sur le prix et emporte l'affaire. Son groupe devient le leader mondial de la confiserie, avec un chiffre d'affaires de 50 milliards de dollars. O. E.
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