La poste américaine menacée par le plongeon de l'activité courrier

En présentant à la fin de cette semaine les résultats de La Poste, Jean-Paul Bailly, son président, devrait une nouvelle fois souligner le défi que constitue pour son groupe la chute inexorable de l'activité courrier. La baisse, de 3 % en 2008, devrait dépasser les 5 % en 2009, le repli structurel né de l'essor des e-mails s'étant doublé de la crise, qui a réduit les volumes expédiés par les entreprises.La Poste française n'est pas la seule à être confrontée à ce déclin. La semaine dernière, aux États-Unis, John Potter, le patron de l'US Postal Service (USPS), a dressé un tableau très noir de l'évolution de son activité. Le nombre de lettres et de colis traités devrait passer de 177 milliards en 2009 à 150 milliards en 2020. Pour les plis urgents (First Class), la chute devrait même atteindre 35 % sur la période, faisant passer ce type de courrier de 51 % du chiffre d'affaires en 2010 à environ 35 % en 2020.Face à ce déclin, John Potter a déjà multiplié les plans d'action. Durant son exercice 2009, clos le 30 septembre dernier, l'USPS a abaissé ses coûts de 6 milliards de dollars et supprimé 40.000 emplois pour arriver à un effectif de 650.000 personnes environ. Entre octobre et fin décembre, près de 16.000 emplois supplémentaires ont disparu. Mais cette purge ne suffit pas. L'USPS enchaîne les pertes, trimestre après trimestre. Volume en baisse de 9 %Pour celui achevé fin décembre 2009, traditionnellement le plus actif de l'année à cause des fêtes, le nombre de lettres et colis traités a chuté de 8,9 %, le chiffre d'affaires a fléchi de 3,9 %, à 18,4 milliards de dollars, et la perte nette atteint 297 millions. L'USPS s'attend à une perte de 7 milliards de dollars pour l'exercice en cours.À ce rythme, le déficit cumulé pourrait atteindre 238 milliards de dollars d'ici à 2020, a calculé John Potter. À coups de restructurations massives, il pourrait économiser 123 milliards sur la période, estime-t-il. Mais cela ne sera pas à la hauteur du problème. Le patron de la poste américaine réclame un allégement de la contribution de son groupe à l'assurance-maladie de ses retraités (5,5 milliards de dollars en 2010) et une renégociation des tarifs postaux.Le cabinet McKinsey, qui a planché sur le sujet, prône, lui, une solution beaucoup plus radicale : il suggère que l'USPS ne distribue le courrier que trois jours par semaine dans certaines régions. Une proposition qui a provoqué un vif émoi.
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