La Bourse en route vers les sommets

La précarité financière des « Pigs » (Portugal, Italie, Grèce, Espagne) aurait pu faire perdre aux investisseurs leur appétit pour le risque retrouvé depuis un an. Encore aurait-il fallu pour cela que la menace d'une faillite de la Grèce soit réelle. Seulement voilà, en réussissant à lever 5 milliards d'euros de dettes sur le marché avec une relative facilité, l'état hellénique a dissipé les craintes d'un risque de défaut tout en confirmant la demande des institutionnels pour les placements rémunérateurs. Si l'on ajoute à cela la publication d'indicateurs marcroéconomiques, tel l'emploi américain, meilleurs que prévu, les indices boursiers n'ont a priori plus de raisons de coter en dessous de leurs sommets de janvier.Certaines Bourses européennes ont d'ailleurs déjà franchi leurs plus hauts annuels. C'est le cas de la City, où le Footsie, qui a clôturé à 5.599,7 points vendredi, a dépassé de 60 points son dernier pic du 11 janvier. D'autres pourraient bien lui emboîter le pas. « Fondamentalement, la situation n'a pas changé depuis les derniers plus hauts de janvier », note Joëlle Morlet-Selmer, associée-gérante chez Mandarine Gestion.En outre, la dissipation des craintes sur le risque souverain est concomitante d'un bilan plutôt positif des publications de résultats annuels des sociétés cotées. Plus de la moitié des entreprises cotées ont, de part et d'autre de l'Atlantique, fait état de performances financières supérieures aux attentes du consensus. En Europe, 53 % des groupes ont, d'après ING, surpris agréablement le marché sur leur politique de distribution. Selon Joëlle Morlet-Selmer, « les dirigeants d'entreprise manifestent une certaine prudence mais restent sereins. Ils abordent 2010 avec un espoir de reprise et sont dotés de ressources financières suffisamment nourries pour envisager des acquisitions ».Or, pour la spécialiste, des annonces d'opérations de croissance externe pourraient constituer un bon catalyseur boursier. De son côté, Virginie Maisonneuve, responsable des actions internationales de Schroders, reste sur ses gardes. Elle considère la réussite du placement des bons du Trésor grecs comme un soulagement à court terme, tout en soulignant l'importance de rester vigilant face à l'endettement excessif d'autres pays comme l'Espagne ou encore le Portugal. La stratégiste rappelle, au passage, que les actifs des banques européennes sont exposés à hauteur de 1,32 trilliard d'euros aux « Pigs », exception faite de l'Italie. Un constat qui, d'après elle, pourrait nourrir une certaine volatilité en 2010. Pour l'heure, l'indice VIX, le baromètre de la peur de Wall Street, est retombé sous la barre des 18 %, après être monté jusqu'à près de 33 % le 16 janvier. Il s'agit de son plus bas niveau depuis mai 2008, alors que sa moyenne historique avoisine plutôt 20 %. « Il n'est pas certain que la croissance soit durablement repartie, mais, au minimum, la reprise jouera les prolongations », estime François Chevallier, stratégiste chez Banque Leonardo.
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