Les « utilities » changent de visage en bourse

GDF Suez jeudi, Veolia vendredi... Les résultats annuels présentés la semaine dernière dans le secteur des services aux collectivités - dit « utilities » - n'ont rien de réconfortant. Ils viennent en quelque sorte aussi justifier la contre-performance de leurs valeurs en Bourse. Quoique, de ce point de vue-là, toutes ne sont pas logées à la même enseigne. Résistant à la tendance baissière du marché depuis le début de l'année, Veolia et Suez Environnement affichent des hausses respectives de 3,5 % et 3,9 % et figurent en bonne place parmi les meilleures performances du CAC 40. À l'inverse, les énergéticiens EDF et GDF Suez, censés profiter d'un effet rattrapage après être passés à côté du rebond l'an dernier, suscitent toujours la défiance des investisseurs et restent avec des baisses respectives de 8,9 % et 9,7 % dans les bas-fonds de l'indice parisien.Ce désamour des deux énergéticiens français au profil défensif, et pourtant traditionnellement généreux avec leurs actionnaires, est d'autant plus surprenant à l'heure où les gérants ne jurent que par le rendement et le dividende. Mais, même sur ce point, les deux groupes ne sont plus sans faille. GDF Suez a certes augmenté son dividende de 5 %, mais est désormais loin des 10 % (voire plus) auxquels il avait habitué le marché. Même chose chez EDF dont le dividende par action s'inscrit en baisse de 10 % au titre de 2009. Dans ces conditions, les investisseurs préfèrent jouer des valeurs comme Veolia ou Suez Environnement, qui, proportionnellement à leurs résultats, tendent désormais à distribuer plus de dividendes que les géants de l'énergie.Rendement mis à part, ces deux sociétés tendent à montrer un profil plus défensif que les groupes énergétiques et, a fortiori, plus adapté à la configuration de marché actuelle. « Les résultats que vient de délivrer GDF Suez mettent notamment en lumière la sensibilité à l'économie des activités gaz et gaz naturel liquéfié. Plus généralement, cela tend à montrer que les activités liées à la fourniture d'énergie sont devenues plus cycliques au cours des dernières années », souligne Myriam Cohen, analyste chez Alphavalue, qui précise à ce titre que la demande industrielle en Europe vient de faire un bond en arrière actuellement estimé à six ans. À l'inverse, et même si les résultats de Veolia ont montré vendredi une forte baisse de l'activité déchets, les métiers de l'environnement plus liés aux collectivités sont moins exposés aux cycles.meilleures sur la duréeEnfin, les deux métiers ne demandent pas les mêmes ressources financières. Comme le souligne Myriam Cohen : « Si les métiers de l'énergie et de l'environnement répondent à la même logique de distribution, leurs flux de matières et de capitaux se déploient dans des contextes différents. Les grands groupes énergétiques européens importent la plupart de leurs matières premières et ils ont, outre la nécessité de maintenir leurs lourds moyens d'exploitation, un problème de reconfiguration lié à l'ouverture des marchés. »Autant de facteurs qui pèsent actuellement sur ces sociétés dont les activités n'en restent pas moins génératrices de liquidités récurrentes à moyen et long terme. Les résultats ont, en outre, montré que si ce secteur avait été le dernier à avoir été touché par la crise, il devrait logiquement tarder à récolter les fruits de la reprise.
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