Le Portugal plonge dans l'instabilité politique

Depuis le 23 mars, jour de la démission du Premier ministre José Socrates, le Portugal est déstabilisé. Politiquement d'abord avec la volonté de l'opposition de mettre en minorité le chef du gouvernement au parlement. José Socrates avait mis son mandat dans la balance, s'il n'obtenait pas l'accord des partis du centre, notamment du Parti Social Démocrate (PSD), pour l'adoption d'un quatrième plan de rigueur et de réduction des dépenses publiques au Portugal. Surnommé «PEC IV», programme de stabilité et croissance, le projet du Premier ministre avait convaincu ses partenaires européens, qui avait donné leur feu vert pour une application le plus rapidement possible. Rigueur dans la rigueur, le «PEC IV» comprenait une quinzaine de mesures concernant les ménages : réduction des déductions fiscales sur les crédits au logement, surpression ou diminution des avantages fiscaux, augmentation de la charge fiscale sur les retraites et pensions, augmentation des impôts indirects, comme la taxe automobile, augmentation également de la pression fiscale sur les entreprises. Des mesures jugées trop sévères, et qui venaient s'ajouter à un budget 2010 d'une grande rigueur. Arguments confus du PSDPourtant, les arguments avancés par le PSD (centre droit) pour justifier d'avoir fait barrage aux propositions du gouvernement socialiste sont assez confus, relevant davantage de la politique politicienne. De nombreux observateurs considèrent en effet que José Socrates aurait assez rapidement admis que l'aide était nécessaire, mais voulait rester maître du calendrier. Avec sa démission, en effet, et la dissolution du parlement par le président de la république, le Portugal va entrer en campagne pour les élections législatives, qui se tiendront le 5 juin. La date est consensuelle, probablement une des rares choses qui le soient, tant les partis de droite comme de gauche se renvoient la balle sur la responsabilité du chaos politique et économique. D'ores et déjà, José Socratès, qui se montre très combatif, a été réélu secrétaire général du parti socialiste, et candidat à sa succession en cas de victoire. Son challenger, Pedro Passos Coelho, espère bien lui ravir la vedette. Le PSD caracole en tête dans les sondages, même si l'écart se réduit dans les derniers avec 39% des intentions des votes en sa faveur contre 33 % au Parti socialiste. Le PS a opéré une spectaculaire remontée, avec + 7%. Toutefois, les Portugais s'inquiètent. La demande de l'aide de l'Europe et du FMI va obliger à l'observation stricte d'obligations dont on ignore encore les modalités. Et le prochain gouvernement quelque soit sa marge de manoeuvre aura bien des difficultés à imposer l'austérité, même si cette fois personne n'y échappera.
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