Le Languedoc-Roussillon au chevet du photovoltaïque

Les acteurs du solaire en Languedoc-Roussillon ont rendez-vous à la Région. C'est en effet ce vendredi que la collectivité finalise la création d'un fonds d'investissement pour soutenir des entreprises languedociennes en souffrance depuis le moratoire sur les projets photovoltaïques décidé fin 2010 par les pouvoirs publics. Doté de 400 millions d'euros sur trois ans, ce fonds a pour objectif de déployer près de 200 MW en Languedoc-Roussillon et créer 1.100 emplois. La Région a sollicité la Banque européenne d'investissement (BEI) pour obtenir une ligne de crédit de 200 millions d'euros. Le reste provient de trois banques régionales (Caisse d'Épargne, Banque Populaire du Sud et Crédit Agricolegricole). Le conseil régional garantira 25 % du prêt. La deuxième région française par la puissance installée a pour atout plus de 2.300 heures d'ensoleillement par an. « La demande est forte. De nombreuses communes voulaient investir mais étaient dans l'expectative », note le vice-président en charge du développement durable, Yves Pietrasanta. La Région a aussi lancé un appel à projet de 100 MW pour équiper ses lycées avec un investissement de 480 millions. De quoi donner de l'oxygène à une filière régionale exsangue depuis la réforme des tarifs de rachats. « C'est encore plus difficile que ce que nous avions imaginé en décembre. Nos clients, particuliers, viticulteurs et industriels, n'ont plus aucune confiance dans le contrat avec l'État », note le gérant de Solairgaïa (Lattes) Roger Berdugo. Cette PME de conseil à l'installation photovoltaïque a réagi en fermant toutes ces agences et ne conservant que 8 de ses 26 salariés. « Il faut tenir. La rentabilité du photovoltaïque reste bonne. Un jour ou l'autre, le marché va repartir », se rassure-t-il. Mais la plupart des installateurs ferment ou vont fermer. La liquidation d'Aehliosen en janvier résume à elle seule l'emballement qu'avait connu la filière dans la région. EspoirGrisée par un marché dopé par le crédit d'impôt et les tarifs de rachat, la PME créée en 2007 a compté jusqu'à 100 salariés. Mais certains tirent leur épingle du jeu. « Après avoir perdu 20 millions d'euros de commandes, nous avons regonflé notre portefeuille en rachetant des projets laissés en suspens », note Jérôme Galban, directeur d'AE3000 France (45 salariés, 12 millions de CA en 2010). La PME peut s'appuyer sur sa maison mère espagnole, qui lui a confié la compétence de ses exportations. Le marché se restructure donc autour des survivants les plus solides et l'espoir que d'ici à 2012, les choses s'améliorent.
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