Commerce extérieur : quand la reprise pointe, le trou s'agrandit

C'est plutôt une bonne nouvelle. En mars, stimulées par la vente de 33 Airbus, les exportations ont progressé de 2,5% selon les services des Douanes. Problème, les importations ont évolué à un rythme encore plus soutenu (+5,5%) sous le double effet de la remontée progressive mais constante depuis cet automne des cours du brut et de la dépréciation de l'euro face au dollar. Le prix du baril de brut étant libellé en dollars, un recul de la monnaie unique face au billet vert provoque mécaniquement une hausse de la facture énergétique. CQFD.Bonne performance trimestrielleLes plus optimistes pourront se réjouir du fait que les exportations ont progressé plus rapidement que les importations sur la période de l'ensemble du premier trimestre (+5,2%, contre +3,4%). "La France commence enfin à bénéficier de la reprise mondiale", estime Dominique Barbet, économiste chez BNP Paribas. "Pour autant, les échanges restent à des niveaux somme toute modérés : à fin mars, les exportations restaient inférieures de 15% à leur pic de 2008 et les importations de 12,1%. Il faut faire attention à l'interprétation de ces données puisque les évolutions des cours des matières premières depuis lors ont une grande influence", relativise pour sa part Alexander Law chez Xerfi.Reste à savoir si cette remontée des exportations pourra se prolonger dans les prochains mois compte tenu des difficultés actuelles de certains membres de la zone euro, zone vers laquelle se dirigent les deux tiers environ des exportations tricolores. Même si l'Allemagne constitue notre principal commercial - 15% de nos exportations totales traversent le Rhin - on ne voit pas pourquoi le commerce extérieur tricolore ne serait pas affecté par les difficultés actuelles de la Grèce, du Portugal, de l'Espagne et de l'Italie. Pour ne citer qu'eux.Profiter du dynamisme des émergentsReste l'espoir que le repli de la monnaie unique permette de doper les ventes hors de la zone euro et tout particulièrement dans les pays émergents qui continuent d'afficher des taux de croissance insolemment élevés. Dans l'entourage de Christine Lagarde, on répète à l'envie ce que prévoit le programme de stabilité sur la période 2010 -2013 : une dépréciation de 10% de l'euro face au dollar apporterait 0,7 point de PIB à la croissance annuelle. Ces effets seraient mêmes visibles dès cet été, le repli de l'euro ayant commencé cet automne. Vivement juillet-août.
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