Les assureurs en faveur de passerelles entre assurance-vie et épargne retraite

Les assureurs ont opté pour la discrétion sur le dossier de la retraite par capitalisation. Plutôt que de publier un livre blanc public, ils ont préféré présenter « en secret » leurs propositions au gouvernement il y a une dizaine de jours. S'ils revendiquent leur légitimité pour prendre la parole sur le sujet, les assureurs ne veulent pas « empiéter sur le terrain de la négociation entre partenaires sociaux ou forces politiques », comme le précise la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) dans sa dernière lettre mensuelle « Assurer ». C'est dans cette publication qu'elle a choisi de faire connaître sa position. Pour remédier à la « complexité et rigidité décourageantes » des contrats de retraite tels que le Perp (plan d'épargne populaire) et les Pere (plan d'épargne retraite entreprise), Gilles Cossic directeur des assurances de personnes à la FFSA souhaite rapprocher les caractéristiques de l'assurance-vie - placement préféré des Français - de celles de l'épargne retraite. Il préconise la création d'un dispositif permettant la transformation partielle ou totale d'une assurance-vie classique souscrite depuis plus de huit ans, en « assurance-vie retraite » avec sortie en rentes versées à partir de l'âge de la retraite. En parallèle, il souhaite un élargissement des possibilités de sortir en capital - avant l'âge de la retraite - pour les produits individuels comme le Perp ou le contrat Madelin (réservé aux travailleurs non salariés). améliorer l'imageConcrètement, en plus des cas déjà admis autorisant la récupération de l'épargne anticipée sous forme de capital (invalidité, liquidation judiciaire, fin de droit au chômage notamment), il prône l'ajout des cas de « surendettement, d'achat d'un logement et de décès du conjoint ». L'objectif de ces aménagements est d'améliorer l'image des produits d'épargne retraite perçus souvent comme des contrats « tunnels » qui bloquent l'argent pendant des décennies ce qui séduit peu les épargnants. La preuve : en 2009, l'épargne retraite individuelle ne représentait que 11 milliards de cotisations et moins de 7 milliards de rentes versées, selon la FFSA, à comparer aux 250 milliards d'euros de pensions versées par les régimes en répartition. Autre proposition pour rendre l'épargne retraite attractive : l'allègement de la fiscalité de la rente viagère, actuellement trop lourde selon Gilles Cossic, par exemple en créant un abattement de 30 % sur son montant imposable et même de 100 % en cas de dépendance. Enfin, en ce qui concerne les produits de retraite en entreprise, la FFSA prône un assouplissement des règles des contrats à cotisations définies (article 83) qui devraient permettre des versements libres du salarié, ou le versement de sommes provenant de l'intéressement, de la participation ou du compte épargne temps. Séverine Sollie
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