Côté société générale  : Jean Veil va demander 4,9 milliards de dommages

« Dans cette affaire, la Société Généralecute; Générale est victime ; nous allons donc demander réparation de son préjudice, et je pense que nous l'obtiendrons », annonce Jean Veil, l'un des avocats de la banque, qui est partie civile dans le procès de Jérôme Kerviel. La Société Généralecute; Générale demandera donc 4,9 milliards d'euros, soit le montant de la perte nette provoquée par les transactions de l'ex-trader (dans le détail, 6,3 milliards perdus lors du débouclage des positions dissimulées de Kerviel en janvier 2008, auxquels il faut soustraire 1,4 milliard que le trader avait gagné à fin 2007). La banque a en revanche renoncé à réclamer réparation pour les frais liés à l'augmentation de capital de 5,5 milliards lancée pour parer aux conséquences de cette perte record, ainsi que pour le préjudice d'image subi par la franchise des activités de marchés. Consciente que, de toute façon, Jérôme Kerviel ne pourra pas payer une telle somme, SocGen ne demandera pas non plus d'intérêts sur ces dommages. Pour la banque, qui sera représentée à l'audience par Claire Dumas, adjointe au directeur des risques opérationnels du groupe, l'essentiel est donc de rétablir sa réputation en faisant reconnaître qu'elle a bien été victime d'une fraude.« En vieux renard des prétoires, Olivier Metzner nous fait le coup habituel d'annoncer des surprises à l'audience, mais nous l'attendons de pied ferme », indique maître Veil, connu notamment pour être l'avocat de Jacques Chirac et pour avoir conseillé des grands noms du CAC 40 comme L'Oréalcute;al, Total et BNP Paribas. À ses yeux, le dossier Kerviel est nettement plus simple que la défense ne veut le faire accroire : « Il n'y a aucun doute sur les faits, que Jérôme Kerviel a d'ailleurs reconnu à plusieurs reprises, sans difficulté, devant la police judiciaire puis face aux juges d'instruction, comme en attestent les procès-verbaux de ses auditions. Mais ensuite, craignant la sanction, il s'est dit qu'il valait mieux changer de pied et accuser ses collègues et sa hiérarchie. »Pour l'avocat de la banque, c'est aussi la crainte de la prison qui a poussé l'accusé à changer deux fois d'équipe juridique, retardant ainsi la fin de l'instruction, qui était sur le point d'être bouclée en juillet 2008, mais s'est ainsi prolongée jusqu'à fin août 2009 : « Jérôme Kerviel s'est conduit de façon très rationnelle, en comptant sur le fait que plus le délai serait long entre les faits et le procès, plus les juges seraient indulgents. » Maître Veil applique la même analyse au livre publié le mois dernier par Jérôme Kerviel : « Il prétend ainsi faire la part du feu, mais il vise simplement à minimiser sa propre responsabilité dans l'espoir d'obtenir la modération du tribunal, c'est-à-dire une peine avec sursis. »B. J.
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