Malgré un premier succès, BP reste sous forte pression financière et politique

Le premier succès enregistré par BP dans la lutte contre la fuite d'hydrocarbures de son puits endommagé n'aura fourni au groupe qu'un répit de courte durée. La journée de lundi avait pourtant bien commencé. Réchauffés par l'annonce dominicale du pétrolier, dont le nouveau système de captation placé au dessus de la fuite lui a permis de recueillir en une journée 10.500 barils de brut (sur les 12.000 à 19.000 barils que laisse échapper le puits selon les estimations du gouvernement américain), les marchés faisaient grimper le titre. Mais les inquiétudes sur l'ampleur des dommages occasionnés par ce désastre environnemental ont vite repris le dessus, alors que la marée noire menace désormais la Floride. Le groupe, qui ne s'est pas prononcé sur un éventuel maintien de son dividende, a aussi été fragilisé par un abaissement de recommandation de Goldman Sachs. BP, dont un tiers de la capitalisation s'est évaporée depuis l'accident, il y a 49 jours, a finalement terminé en repli de 0,7 %. Dimanche, BP avait évalué à 1,25 milliard de dollars les coûts jusqu'alors occasionnés par la marée noire, ajoutant que le chiffrage global des coûts et dommages liés à l'accident restait prématuré. La semaine dernière, Credit Suisse les avait estimés à 37 milliards de dollars. De fait, malgré ce premier succès, qui suit une longue série d'échecs, la pression sur BP ne diminue en rien. Aux États-unis, Barack Obama, critiqué par certains pour une réaction jugée insuffisante dans cette affaire, redouble d'efforts pour convaincre les Américains de son implication. L'administration a fait savoir que son cabinet tiendrait prochainement une réunion exclusivement dédiée à la lutte contre la marée noire. Le commandant en charge des opérations de réponse, l'Amiral Thad Allen, devait lui-même conduire lundi le point presse de la maison-Blanche. initiatives européennesEn Europe aussi, les initiatives se multiplient. Bruxelles dresse actuellement un état des lieux et a envoyé une liste de questions à 14 compagnies pétrolières pour faire le point sur leurs plates-formes. L'eurodéputée Corinne Lepage veut organiser dans les prochaines semaines au Parlement européen une audition des groupes pétroliers, pour examiner les mesures de précaution qui ont été prises, et de la Commission, pour passer en revue la législation actuelle. Mais la Commission se veut rassurante, précisant que les profondeurs d'exploitation en Europe n'ont rien à voir avec celles du Golfe du Mexique.
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