Un Chérèque très offensif ouvre le congrès de la CFDT

Le débat appronfondi sur les retraites n'aura lieu que jeudi. Mais déjà, ce lundi, les quelque 1500 militants réunis à Tours au premier jour du congrès de la CFDT ont fait connaître leur insatisfaction face au projet de l'exécutif. Lorsqu'il a, en conclusion de son discours d'ouverture, lancé : « Nous n'acceptons pas la remise en cause des 60 ans », puis : « Ne laissons pas le champ libre au gouvernement », François Chérèque a été longuement ovationné. De quoi mettre du baume au coeur à un secrétaire général qui avait payé cher en 2003 son soutien solitaire à la réforme Fillon. Souvent montré du doigt pour excès de réformisme, François Chérèque avait choisi, hier lundi, un ton offensif pour sa première intervention devant ses troupes. Il n'a pas hésité à distribuer les mauvais points aux acteurs politiques et patronaux. Regrettant que les attentes suscitées par l'élection présidentielle de 2007 aient été « vite déçues », le secrétaire général de la CFDT a dénoncé « une gouvernance trop concentrée dans les mains d'un seul homme » et « une opposition tardant à proposer des perspectives alternatives ». Quant au patronat, « empêtré dans ses tensions internes, il est resté un spectateur plaintif et sans vision d'avenir », a ajouté François Chérèque, qui en veut beaucoup au Medef et à la CGPME de ne pas être allés jusqu'au bout de la réforme de la représentativité en refusant le projet de loi sur le dialogue social dans les TPE (lire page 5). Faiblesses pointéesA contrario, la CFDT a, selon son leader, fait la preuve de son utilité dans ce contexte de crise. Et d'égréner les « résultats concrets, les nouveaux droits obtenus pour les salariés et les chômeurs » : accord sur la modernisation du marché du travail en janvier 2008, nouvelle convention d'assurance chômage ou création du Fonds d'investissement social (Fiso) en 2009. En revanche, François Chérèque n'a abordé qu'à la marge les limites de la stratégie de la CFDT, révélées notamment par les mauvais résultats enregistrés lors des élections prud'homales de 2008. Pourtant, dans un rapport de juin 2009, Marcel Grignard, le numéro 2 de la CFDT, avait pointé les faiblesses du syndicat. Et invité chacun à « changer ses pratiques » pour être plus au service des salariés et à développer une CFDT « ouverte, accueillante, sans arrogance » à l'égard des autres syndicats. Rien de tel dans le discours prononcé, lundi, par François Chérèque. Le secrétaire général a sans doute voulu rendre hommage à ses troupes avant d'entrer dans le vif des débats. Sur les retraites, mais aussi sur l'organisation interne ou le financement de la dépendance. Pas moins de 22 sont prévus tout au long de la semaine. A. L.
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