Israël craint pour sa santé économique

Soumis à des pressions mondiales tous azimuts, Benyamin Netanyahou tente de parer au plus pressé après l'abordage sanglant la semaine dernière d'une flottille de bateaux de militants propalestiniens au large de Gaza, qui a coûté la vie à neuf passagers turcs. L'isolement diplomatique d'Israël est tel qu'il pourrait menacer à terme la bonne santé de l'économie du pays au moment même où l'État hébreu venait d'obtenir une consécration le mois dernier avec son intégration au sein de l'OCDE. Ces tensions risquent en effet de dissuader des investisseurs étrangers de miser sur un pays aussi «  problématique ». Jusqu'à présent, Benyamin Netanyahou a toujours soutenu qu'il n'y avait aucun rapport entre le processus de paix et le développement économique. Autrement dit, Israël n'a pas à faire de concession politique aux Palestiniens pour assurer la croissance. Cette thèse s'est effectivement vérifiée ces dernières années grâce en partie au soutien sans faille des États-Unis. Cette alliance n'est toutefois plus aussi solide avec l'arrivée à la Maison Blanche de Barack Obama. Blocus « intenable »Signe de ces temps : les États-Unis estiment ainsi que le blocus maritime imposé depuis trois ans par Israël autour de la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas est devenu « intenable ». Dans un premier temps, Benyamin Netanyahou s'est montré inflexible en expliquant que lever le siège autour de Gaza permettrait à l'Iran de livrer par bateaux des « milliers » de missiles et de roquettes au Hamas qui menaceraient le « coeur d'Israël ». Mais le rapport de force est tel que Benjamin Netanyahou est prêt, selon les médias israéliens, à desserrer l'étau d'un cran en permettant à des bateaux d'accoster à Gaza à condition d'avoir été inspectés en mer ou au port israélien d'Ashdod.Pour la commission d'enquête réclamée par la communauté internationale sur les conditions de l'arraisonnement d'un des bateaux turcs par un commando israélien qui a tourné au drame, le Premier ministre devrait aussi lâcher du lest. Il s'apprête à accepter une commission d'investigation israélienne à laquelle pourrait participer plusieurs « observateurs » étrangers. Benyamin Netanyahou espère ainsi que l'économie, considérée comme son point fort, va continuer à naviguer à bonne allure avec une croissance de 3,5 % prévue cette année. n
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